Par ODDO BHF AM

Pour ce nouveau Fund Insight ODDO BHF Green Planet, nous revenons sur la multiplication des feux de forêts intervenus en Europe cet été, 3,2 fois plus nombreux par rapport à la moyenne des 15 dernières années. Le sixième rapport du GIEC, et plus particulièrement les travaux du premier groupe de travail sur les conséquences physiques du changement climatique publié en août 20211, confirme l’influence du réchauffement climatique sur l’intensité et la fréquence des feux de forêts dans plusieurs régions du monde dont l’Europe. Au-delà des conséquences physiques et de la nécessité de préserver et restaurer les puits de carbone naturels que sont les forêts (absorbent environ 20% du CO2 émis chaque année), le coût économique des incendies devient de plus en plus significatif. En 2017, année dévastatrice aux Etats-Unis, au Canada et au Portugal, la facture s’était élevée à 21 Md$. Ces événements nous amènent à nous pencher plus précisément sur l’exposition du fonds ODDO BHF Green Planet aux risques physiques liés au réchauffement climatique.

Les feux de forêts : conséquence et accélérateur du réchauffement climatique

Au-delà d’une source d’inflammation, volontaire ou non, les feux de forêts sont causés par une combinaison de facteurs aggravés par le réchauffement climatique :

• Des températures élevées (la France a connu par exemple une première vague de chaleur élevée dès le mois de mai en 2022)
• L’absence prolongée de précipitations (2022 a vu le 5ème hiver le plus sec en Espagne et au Portugal depuis l’existence des relevés)
• La sécheresse des sols (l’Italie a décrété l’état d’urgence sécheresse dans le nord du pays face au manque d’eau disponible)

Ces phénomènes se multiplient en intensité et en fréquence depuis quelques décennies dans plusieurs régions du monde telles que l’Asie du Nord, l’Australie, les Etats-Unis et l’Europe.

En Europe, avec 2 566 feux enregistrés au 24 septembre, l’année 2022 connaît 3,2x plus d’incendies que la moyenne des 15 dernières années. Le rapport est de 2,7x pour les surfaces brûlées.

Nombre cumulé hebdomadaire d’incendies

Superficies brûlées en cumul hebdomadaire

La multiplication des incendies détruit également la capacité d’absorption naturelle des forêts, premier puit de carbone devant les océans, et captant environ 20% des émissions annuelle de CO2. Les feux de forêts agissent donc aussi comme un accélérateur du réchauffement climatique.

Face à ce cercle vicieux, les Etats comme les entreprises doivent placer la lutte contre le changement climatique au cœur de leur stratégie en mettant en place des politiques d’atténuation et d’adaptation efficaces et pérennes.

Notre exposition aux risques physiques liés au réchauffement climatique

Ces événements nous amènent à nous pencher plus précisément sur l’ensemble des risques physiques liés au réchauffement climatique. On distingue les risques chroniques (vagues de chaleur, de grand froid, vent, neige, précipitations) des risques sévères (cyclones tropicaux, inondations, asséchement des cours d’eau, feux de forêts). Notre fournisseur de données extra-financières, MSCI ESG Research, a lancé en 2020 une méthodologie d’analyse des risques climatiques appliquée à un portefeuille d’investissement (Climate VaR1). Cette dernière distingue les risques de transition, les risques physiques, et les opportunités liées aux technologies d’atténuation, pour aboutir à une VaR agrégée au niveau de chaque société couverte.

L’analyse des risques physiques repose sur les trajectoires du GIEC (RCP – Relative Concentration Pathways) appliquées à la localisation géographique des actifs des entreprises (39 sites en moyenne par entreprise pour les 2 100 sociétés faisant l’objet de l’analyse ClimateVaR), et prend en compte à la fois les dommages potentiels aux biens et les interruptions d’activités contingentes.

En date du 23 septembre 2022, la Value at Risk agrégée (VaR) des risques physiques du fonds ODDO BHF Green Planet était de - 3,7% de sa valeur d’actif contre - 8,0% pour son indice ce référence (MSCI ACWI). Les principaux risques sont les vagues de chaleur et les inondations, alors que ceux liés aux feux de forêts sont marginaux aussi bien pour le fonds que pour le benchmark (VaR pondérée de - 0,002% et -0,004% respectivement).

Notre exposition aux risques physiques liés au réchauffement climatique

A titre d’illustration, les deux sociétés du portefeuille les plus exposées au risque de feux de forêts sont Honda au Japon (VaR de – 0,02%) et Hydro One au Canada (VaR de – 0,01%).