Par François Lavier, Head of Financial Debt Strategies, Lazard Frères Gestion
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Les encours de crédit bancaire n’avaient pas connu de croissance aussi nette depuis la période antérieure à la crise de 2008. Seule la période de confinement de mars-avril 2020, liée à la pandémie de Covid-19, avait donné lieu à une hausse notable des encours de crédit depuis cette date. De 2009 à 2019, tout comme de mai 2020 à août 2021, ces mêmes encours avaient connu une stagnation, voire une régression.
La récente hausse des encours de crédit bancaire est principalement liée à l’évolution des taux et des spreads sur les marchés obligataires. Au cours de la décennie écoulée, les entreprises pouvaient se financer à moindre coût sur les marchés, avec des taux proches de 0% pour les emprunteurs les mieux notés. Depuis le début de l’année, la hausse des taux rend cette solution souvent plus onéreuse que les offres de crédit. Après plusieurs années de désintermédiation bancaire, nous assistons actuellement à une phase de « ré-intermédiation ».
Cette situation s’avère être de bon augure pour le secteur bancaire, dont le produit net bancaire (PNB) devrait bénéficier d’une hausse des volumes de crédit aux entreprises, associée à des taux également plus élevés depuis le début de l’année à qualité d’emprunteur équivalente.