Par Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion
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Cette situation illustre les limites de la politique du zéro-Covid. En effet, la grande contagiosité du variant Omicron rend difficilement conciliable deux objectifs : d’un côté, contenir le virus ; de l’autre, préserver l’activité économique et la stabilité sociale. L’abandon d’un des deux objectifs semble inévitable.
Le renforcement des restrictions au cours des dernières semaines montre que les autorités n’ont pas abandonné l’objectif de contenir le virus, même si les règles ont été assouplies. La poursuite de cet objectif se fait au détriment de l’activité économique et de la stabilité sociale. Maintenant que les restrictions sont contestées, le gouvernement va-t-il être contraint d’abandonner sa politique du zéro-Covid pour apaiser les tensions ? Cela semble prématuré étant donné que la population est faiblement immunisée, en particulier les plus âgés. De plus, le mouvement contestataire ne fait pas l’unanimité auprès de la population.
Les autorités chinoises devraient rester tiraillées, le temps d’augmenter le taux de vaccination et de rassurer la population sur le fait qu’un assouplissement des restrictions serait sans danger pour la santé, deux éléments qui constituent un préalable à la réouverture de l’économie chinoise. Vacciner les plus âgés fait partie des priorités du gouvernement, mais le rythme de la vaccination ne semble pour l’instant pas décoller.
La politique du zéro-Covid n’est pas sans impact sur les marchés financiers : le recul des prix du pétrole en novembre est notamment lié à la perspective de nouvelles restrictions sanitaires en Chine, qui pourraient elles-mêmes peser sur la croissance mondiale. Inversement, les marchés actions ont interprété le message des autorités comme favorable à l’activité.