Avec la nomination en septembre de Laurent Misonne (comme responsable de la distribution pour le Benelux, la France et l’Europe du Nord), J. Safra Sarasin Sustainable Asset Management entend se montrer plus actif sur le marché belge. Nous avons récemment eu l’occasion d’interviewer Laurent Misonne et Martin Fenner (Head of Wholesale) afin qu’ils présentent J. Safra Sarasin Sustainable Asset Management.

Laurent Misonne et Martin Fenner

Est-ce que vous pouvez rapidement présenter J. Safra Sarasin ?

Martin Fenner : « Le Groupe J. Safra Sarasin est un important gestionnaire de fortune dont la création remonte à plus de 180 ans, avec des actifs sous gestion qui dépassent 220 milliards de francs suisses. Nous restons encore aujourd’hui une société privée, ce qui favorise une gestion prudente de nos activités, et des ratios de solvabilité très élevés. Récemment, une nouvelle dynamique commerciale a été mise en place, permettant une augmentation rapide des actifs sous gestion grâce à la croissance organique, l’acquisition de nouveaux clients et le développement de nouvelles solutions d’investissements. ».

Quelle est la principale caractéristique du groupe ?

M.F. : « Historiquement, nous avons été parmi les pionniers de la gestion durable sur le marché suisse. Cette prise de conscience est intervenue à la fin des années 80, suite à une fuite de produits chimiques dans la région de Bâle ayant entraîné un rougissement du Rhin et la mort de milliers de poissons. Cet accident a convaincu la Banque (dont le siège est situé à Bâle) de s’engager sur la voie de la durabilité, et de regarder au-delà de l’aspect purement financier dans la gestion de ses actifs sous gestion. Dès 1989, nous avons lancé notre premier mandat géré durablement pour nos clients privés. Et d’ici 2035, J. Safra Sarasin Sustainable Asset Management a l’ambition d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble de ses stratégies ».

Comment s’articule votre offre en termes de durabilité ?

M.F. : « La durabilité est au centre de nos préoccupations. Notre philosophie d’investissement repose sur trois piliers. Le premier est la gestion du risque de durabilité des différentes sociétés que nous mettons ou pourrions mettre dans les portefeuilles. Le deuxième est l’identification des thématiques de croissance structurelle sur le long terme. Le troisième est de chercher à changer les comportements des entreprises dans lesquelles nous investissons, et de privilégier le dialogue plutôt que l’exclusion ».

Dans quels types de sociétés êtes-vous typiquement investis ?

M.F. : « Nous avons des critères de durabilité distincts selon les différents secteurs. Plus un secteur est durable, moins la barre sera haute pour l’intégration de l’entreprise dans notre univers d’investissement. Et inversement, certains secteurs moins durables auront des critères très contraignants, comme par exemple la construction ou la production d’automobiles. Les meilleures sociétés (notées A) vont représenter la majorité dans nos portefeuilles. Toutefois, nous pourrions également avoir jusqu’à 25% de nos encours dans les sociétés notées B. Par contre, nous ne pouvons pas investir dans les entreprises qui affichent une note C (la moins bonne). Je tiens également à préciser que chez nous, l’intégration des aspects liés à la durabilité passe avant le fait de calculer une fair value pour les sociétés ».

Quels sont les principaux produits que vous proposez ?

M.F. : « Nous gérons des fonds sur l’ensemble des classes d’actifs, et appliquons nos critères de durabilité sur les produits investis aussi bien en actions et obligations que sur les fonds mixtes. Les produits alternatifs sont pour leur part gérés par des gestionnaires spécialisés externes, auxquels nous n’imposons pas de critères de durabilité, ce qui explique qu’ils ne sont éligibles qu’à l’article 6 du SFDR. Parmi les produits que nous proposons à nos clients, je peux par exemple citer JSS Sustainable Equity Global Thematic, dont la création remonte à 1994, et qui est aujourd’hui un des plus importants produits de notre gamme avec des actifs sous gestion d’environ 1 milliard de francs suisses ».

Quels seront les produits qui vont être prochainement enregistrés pour la distribution sur le marché belge ?

Laurent Misonne : « Nous avons l’intention de faire enregistrer six fonds en Belgique, afin de pouvoir les commercialiser plus largement, notamment auprès des clients institutionnels, des clients des banques privées, ou par le biais des plateformes de distribution de fonds tiers. Un de ces fonds est JSS Sustainable Multi Asset Global Opportunities, dont les performances historiques n’ont pas à rougir face aux produits actuellement les plus populaires sur le marché belge. Nous avons également l’intention de proposer nos fonds thématiques, avec notamment JSS Sustainable Equity – Green Planet ou JSS Sustainable Equity - Global Thematic. Enfin, nous comptons également proposer des produits durables pour les investisseurs obligataires, comme le fonds JSS Sustainable Bond - Euro Broad ».

Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?

M.F. : « Nous avons une offre solide de très bons produits, patiemment construite durant les dernières années, et nos racines dans la durabilité remontent beaucoup plus loin que la plupart de nos concurrents. Avec ces expertises sophistiquées et professionnelles et beaucoup de travail, nous devrions être en mesure de construire une base d’actifs intéressante en Belgique durant les prochaines années ».