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Les obligations d’entreprises peuvent conférer une certaine résistance dans des conditions de marché incertaines
Calendar22 Dec 2022
Thème: Fixed Income
Maison de fonds: M&G Investments

Par Jim Leaviss, Directeur des investissements de la division Public Fixed Income, M&G

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Jim Leaviss
Les spreads de crédit et les taux d’intérêt évoluent généralement dans des directions opposées et nous sommes convaincus que cette corrélation inverse peut aider à offrir un précieux filet de sécurité aux investisseurs dans les obligations d’entreprises pendant les périodes de turbulence sur les marchés.

Les marchés obligataires ont connu l’une des plus sévères corrections jamais enregistrées en 2022, les inquiétudes liées à une inflation obstinément élevée et au resserrement agressif de la politique monétaire ayant poussé les rendements des emprunts d’État à leurs niveaux les plus élevés en plus de dix ans. Les valorisations du crédit ont également été mises à rude épreuve, les marchés ayant commencé à intégrer l’impact du ralentissement de la croissance économique et de la hausse des coûts de financement sur les bénéfices des entreprises.

Cela a conduit à une sensible réévaluation des spreads de crédit et du taux « sans risque » (représenté par les rendements des emprunts d’État). Les rendements des obligations « investment grade » s’établissent actuellement à des niveaux record pluriannuels, à l’image des obligations d’entreprises « invesment grade » américaines à cinq ans dont le rendement est de plus de 4 %. Tout en étant conscients des difficultés auxquelles est confrontée l’économie mondiale, nous pensons que les fondamentaux des entreprises demeurent solides et que les rendements actuels sont synonymes de valorisations très attractives pour les investisseurs.

Des effets de base à eux seuls vont conduire certains chiffres annuels de l’inflation globale à commencer à marquer le pas tout au long de 2023, ce qui devrait être une bonne nouvelle pour les marchés obligataires, d’autant plus que le cycle de normalisation des taux initié par les États-Unis semble désormais être quasi pleinement reflété dans les cours.

Le niveau des spreads de crédit est révélateur d’une profonde récession

Nous sommes convaincus que le crédit abrite d’excellentes opportunités et que les investisseurs sont bien rémunérés pour prendre du risque de crédit. Si de nouveaux épisodes de volatilité sont probables à court terme, nous pensons que, dans une perspective à long terme, le crédit offre une dynamique de risque/rendement très attractive. Les défauts devraient rester peu nombreux grâce à la solidité des fondamentaux et des bilans des entreprises, tandis que nombre d’entre elles ont déjà saisi l’occasion de refinancer leur dette depuis plusieurs années à des taux bon marché.

Nous pensons que les marchés anticipent de manière excessive les mauvaises nouvelles. En effet, les spreads de crédit reflètent un taux de défaut implicite bien supérieur aux taux de défaut moyens, mais également aux pires taux de défaut. Par exemple, les obligations d’entreprises notées BBB anticipent un taux de défaut cumulé sur cinq ans de 16,9 %, contre un taux de défaut moyen et le plus élevé de respectivement 1,5 % et 5,1 % (au 31 octobre 2022).

Nous pensons que cette situation dépeint des perspectives excessivement sombres en matière de taux de défaut et nous avons saisi l’occasion d’accroître le risque de crédit au sein d’un grand nombre de nos portefeuilles. Toutefois, il est important de rester sélectif compte tenu de l’environnement économique incertain et nous privilégions généralement les entreprises de meilleure qualité et plus défensives qui devraient mieux résister en cas de scénario plus récessionniste.

À l’inverse, nous restons beaucoup plus prudents à l’égard de certains segments plus spéculatifs, comme notamment celui des obligations à haut rendement notées CCC qui pourrait être témoin d’une augmentation significative des défauts.

Nous observons également une forte dispersion des spreads sur les marchés des obligations d’entreprises, à savoir que des obligations ayant la même notation de crédit présentent des écarts de rendement différents par rapport aux marchés des emprunts d’État. Selon nous, la dispersion des spreads pourrait encore s’accroître à mesure que nous nous rapprochons d’un virage de la Fed, ce qui pourrait offrir une importante source d’opportunités pour les gérants actifs à même d’identifier les titres mal valorisés.

En offrant une exposition à la fois aux taux d’intérêt et au crédit, nous pensons que les obligations d’entreprises peuvent conférer une certaine résistance dans des conditions de marché incertaines. 2022 a été une exception, mais les spreads de crédit et les taux d’intérêt évoluent généralement dans des directions opposées et nous sommes convaincus que cette corrélation inverse peut aider à offrir un précieux filet de sécurité aux investisseurs dans les obligations d’entreprises pendant les périodes de turbulence sur les marchés.