Par François Lavier, Head of Financial Debt Strategies, Lazard Frères Gestion
![]() François Lavier |
Le mois de janvier est traditionnellement l’un des plus actifs de l’année sur le marché primaire, mais l’année 2023 sort de l’ordinaire. Les émissions de dettes financières ont d’ores et déjà atteint près du tiers des volumes habituellement émis en un an : 96 milliards d’euros au 23 janvier 2023, contre 294 milliards en 2020, 313 en 2021 et 352 en 2022.
Paradoxalement, cela ne signifie pas que les besoins de financement des banques soient significativement plus élevés. Cette activité s’explique surtout par l’apparition d’une fenêtre d’opportunité pour les émetteurs, qui ont bénéficié en ce début d’année d’un contexte d’accalmie sur les marchés obligataires après une année 2022 difficile, où l’activité du marché primaire a été régulièrement contrariée.
On notera que la hausse des volumes d’émissions n’a pas créé de tension sur le marché : depuis le début de l’année, les dettes financières ont au contraire été doublement soutenues par la baisse des taux et le repli des spreads, permettant au marché de renouer avec une dynamique positive.