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La consolidation va se poursuivre en juin
Calendar04 Jun 2023
Thème: Fonds

David Kruk souligne que les investisseurs devront rester attentifs aux chiffres de la consommation américaine durant les prochaines semaines, dans un contexte général qui reste marqué par la montée des incertitudes économiques.

Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion chez La Financière de l’Echiquier) et David Kruk (Responsable du trading desk chez La Financière de l’Echiquier) ont tenu une nouvelle édition de leur webinaire « Au Cœur Des Marchés », destiné principalement aux investisseurs belges. Dans cet exercice mensuel, ils passent comme d’habitude en revue l’actualité du mois de mai, et pointent les points importants à garder en tête avant d’aborder le mois de juin.

David kruk en pierre puybasset

David Kruk et Pierre Puybasset

Volatilité faible

David Kruk souligne que le mois de mai a été passionnant, avec une première partie empreinte d’un pessimisme marquée par un pessimisme marqué dans le chef des investisseurs qui ne voulaient pas bouger leurs positions au vu de l’incertitude quant à l’arrivée d’une récession. « Les volumes étaient particulièrement faibles par rapport à la normale, avec peu de variations dans les cours et une volatilité sur des niveaux extrêmement faibles ».

« Dans le même temps, les données sur le marché du travail sont restées bonnes aux Etats-Unis, mais elles ont masqué des nouvelles économiques globalement moins favorables sur les autres indicateurs ». Enfin, les résultats des entreprises ont également constitué un facteur de soutien, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. « Sur l’indice S&P500, nous avons fini le premier trimestre s’est terminé sur une baisse des bénéfices de l’ordre de -2,2%, alors que les attentes allaient jusqu’à -7% ».

Wall of worry

Dans la seconde partie du mois, le mur de soucis a commencé à monter dans le chef des investisseurs, avec une consolidation forte des indices boursiers. David Kruk pointe tout d’abord l’inconnue du plafond de la dette aux Etats-Unis. « Plus cet accord prend du temps à se mettre en place, plus la nervosité augmente avec le risque de défaut de l’Eétat américain et ses conséquences sur la consommation ».

Il souligne également la forte concentration sur les marchés. « L’indice S&P500 est progression de 8% depuis le début de l’année. Mais si vous retirezr les sept plus gros titres (notamment NVidia ou Microsoft ), la performance a été globalement négative ». Il pointe qu’un phénomène de concentration identique s’est également passé en Europe sur le secteur du luxe. « Et si vous commencez à avoir des publications moins positives, comme ce fut le cas ces derniers jours sur le luxe européen, la correction peut selon nous intervenir rapidement ».

Consommation fragile

« Nous nous sommes également rendus compte que les plans de licenciements dans la technologie aux Etats-Unis étaient en train d’avoir des effets secondaires importants », indique encore David Krukl. « Il s’agissait généralement de salaires élevés qui consommaient des produits de luxe et qui détenaient des actions ». Dans le même temps, les distributeurs américains ont eu tendance à se montrer plus prudents quant aux perspectives pour la consommation américaine (qui représente 70% du PIB américain), alors qu’elle a été jusqu’ici extrêmement résiliente.

« Enfin, les données des transactions pour les cartes de crédit montrent une forte dégradation durant les dernières semaines, avec notamment un recul de 9,9% durant la troisième semaine de mai. Dans l’ensemble, selon nous, c’est au niveau de la consommation que le principal risque se situe actuellement au niveau américain ».

Pour les semaines qui viennent, il estime qu’il faudra rester surtout attentif à la consommation des ménages aux Etats-Unis, car « c’est la croissance davantageplus que l’inflation qui constitue actuellement la principale incertitude des investisseurs, et surtout dans l’hypothèse d’si nous allons avoir un atterrissage en douceur ou quelque chose de plus violent pour l’économie américaine ».

Courtiers et fonds

Chez les grands courtiers américains, David Kruk ne peut que souligner qu’ils restent généralement très pessimistes. « Ils s’attendent à une baisse des dépenses publiques, avec des marges qui vont reculer, des chiffres de l’’emploi qui vont rapidement se dégrader, accompagnés d’une politique monétaire toujours qui va rester restrictive, avec une inflation qui sera encore supérieure à 4% en septembre ». Dans ce contexte, ils recommandent généralement une sortie des marchés d’actions pour privilégier les placements monétaires et l’or.

Du côté des flux sur les fonds, la tendance est également à prendre des positions plus prudentes en attendant la correction. Sur les marchés obligataires, les investisseurs ont continué de sortir des fonds High Yield pour se repositionner vers les produits Investment Grade et vers les Treasuries (obligations souveraines américaines). « De même, les flux boursiers se sont positionnés davantage vers des fonds technologiques au détriment des fonds bancaires et immobiliers ».

Consolidation

Pour les prochaines semaines, David Kruk reste un peu moins pessimiste que les grands courtiers américains, avec une consolidation qui devrait se poursuivre. « La situation se durcit mois après mois, mais toute correction trop forte entraînera selon nous des mouvements d’achat au vu des liquidités importantes qui restent dans le système. A condition toutefois que la situation économique ne devienne pas trop défavorable, et de que nous resterons dans leun scénario d’un atterrissage en douceur ».

Disclaimer : Les opinions émises dans le document correspondent aux convictions du gérant. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE.