L'Allemagne est entrée en récession et doit faire face à plusieurs défis. Cependant, Alexander Dominicus, gérant de portefeuille chez MainFirst, voit déjà certains des facteurs négatifs s'inverser.
La croissance économique allemande n’a été que légèrement négative au cours des derniers trimestres. "Cette situation doit être mise en perspective avec les récessions passées qui ont été beaucoup plus sévères", explique Alexander Dominicus, gérant de portefeuille chez MainFirst. "L'un des moteurs a été la baisse de la consommation des ménages du pays depuis le début de la guerre en Ukraine. Le consommateur allemand a été affecté par l'augmentation des taux d'inflation et surtout par la dépendance au gaz russe pour le chauffage. La flambée des prix du gaz a été un sujet brûlant en Allemagne à l'automne dernier. Cependant, les entreprises allemandes ne dépendent pas uniquement de la demande locale, elles sont souvent très orientées vers l'international et l'exportation.
D'autres pays européens sont bien sûr confrontés à des défis similaires, avec une combinaison de taux d'inflation plus élevés et de taux d'intérêt en hausse. "Cependant, les taux de chômage sont faibles en Europe et les salaires sont sur le point d'augmenter au cours de l'année", prévient Alexander Dominicus. "Le consommateur se retrouvera dans une meilleure posture et nous avons déjà pu constater que la confiance des consommateurs allemands avait atteint son niveau le plus bas. Il est donc réaliste d'espérer une légère reprise des dépenses de consommation dans le courant de l'année."
Nous voyons déjà certains des facteurs négatifs s'inverser. Alexander Dominicus : "Par exemple, la situation de l'approvisionnement en gaz s'est sensiblement améliorée au cours des derniers trimestres. L'Allemagne a bénéficié d'un approvisionnement suffisant pendant l'hiver et les prix ont déjà baissé de manière significative. En outre, nous nous attendons à ce que les taux d'inflation diminuent progressivement cette année, tandis que les salaires devraient augmenter. Cela contribue à créer un environnement à nouveau plus favorable."
Défis
L'Allemagne doit relever plusieurs défis. "Tout d'abord, les échecs de la politique énergétique ont entraîné une hausse structurelle des coûts de l'énergie, ce qui affaiblit la compétitivité de l'Allemagne", explique Alexander Dominicus. "En outre, elle est devenue trop bureaucratique et ne progresse pas en matière de digitalisation. Cependant, le pays dispose d'un tissu économique très solide constitué de PME dotées d'une forte capacité d'innovation et d'adaptation. Par conséquent, la sélection de valeurs allemandes est cruciale et peut constituer une approche très prometteuse pour les investisseurs en quête de performance."
L'Allemagne a également souffert de la crise économique en Chine. Alexander Dominicus : "En tant que pays exportateur, l'Allemagne dépend de l'activité économique des États-Unis et de la Chine. L'an dernier, la Chine a été particulièrement affaiblie suite aux lockdowns incessants. Un défi supplémentaire pour les entreprises industrielles allemandes, car la Chine joue un rôle important dans la chaîne d'approvisionnement de différents produits. Cependant, il y a toutefois des signes de stabilisation en Chine et les réactions des entreprises suggèrent que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement ont commencé à s'atténuer. Cela constitue un signal positif pour les valeurs industrielles allemandes"
