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Perspectives de Saxo pour le 4e trimestre : Des obligations, à long terme de préférence
Calendar04 Oct 2023
Thème: Investir

Les taux réels sont trop positifs, ce qui entraîne des retombées pour les secteurs et les consommateurs qui ont besoin de se refinancer. Comme les dépenses sont susceptibles de ralentir et que le cycle budgétaire américain est en train de passer d’un vent arrière à un vent contraire, le monde pourrait avoir atteint le “pic des taux”, ce qui offrirait une rare occasion de se positionner sur les obligations à long terme. Saxo a publié aujourd’hui ses perspectives trimestrielles pour le 4e trimestre 2023 sur les marchés mondiaux, comprenant des idées de trading sur les obligations, les actions et les matières premières, ainsi qu’une série de thèmes macroéconomiques centraux ayant un impact sur les portefeuilles des clients. Alors que nous entrons dans la dernière période de l’année, Saxo estime que les perspectives générales sont celles d’un ralentissement probable des dépenses, et que le cycle budgétaire américain est en train de passer d’un vent arrière à un vent contraire.

Selon Steen Jakobsen, Chief Investment Officer chez Saxo, le monde pourrait bien avoir atteint le “pic des taux”, offrant ainsi une occasion unique de s’engager dans les obligations à long terme.

« Nous nous trouvons soit face à une occasion unique de fixer les taux au plus haut du cycle, soit face à un point d’inflexion où nous avons un changement complet de paradigme vers un moment Schumpeter de destruction créative dans la politique économique via l'abus d’ingérence des pouvoirs publics.

« Dans un environnement économique où les taux réels sont trop positifs, il y aura des retombées pour les secteurs et les consommateurs ayant des besoins de financement. Cela pèsera en particulier sur les entreprises de transformation verte telles que les fabricants d’éoliennes offshore, car la valeur économique de leurs projets est fortement compromise par les taux d’intérêt actuels. »

La voie vers un marché obligataire haussier est tracée, même si des défis subsistent

Selon Althea Spinozzi, Senior Fixed Income Strategist chez Saxo, le dernier trimestre de l’année verra la stagflation s’aggraver des deux côtés de l’Atlantique, tandis que l’inflation élevée pendant le reste de l’année et jusqu’en 2024 obligera les banques centrales à maintenir un biais hawkish.

« Dans ce contexte, on peut s’attendre à une accentuation des courbes de rendement au cours du dernier trimestre de l’année des deux côtés de l’Atlantique, car les marchés se demandent combien de temps les taux peuvent être maintenus à leurs niveaux actuels avant que le cycle de réduction ne commence. »

Toutefois, Althea Spinozzi prévient que si les baisses de taux sont positives pour les obligations à court et long termes, la période qui les précède, compte tenu des perspectives d’inflation actuelles et incertaines, pourrait ne pas être aussi positive pour les obligations à long terme. En effet, « les obligations souveraines à long terme deviennent attrayantes une fois que l’inflation n’a aucune chance de rebondir » et « de meilleures opportunités d’ajouter de la duration à son portefeuille apparaîtront vers la fin de l’année, lorsque les banques centrales pourraient être forcées de relâcher l’économie ».

Les obligations indexées sur l’inflation offrent quant à elles « un excellent rapport risque/rendemnt » dans un environnement caractérisé par des taux trop élevés ou des projections d’inflation trop faibles sur le marché.

« L’intérêt des obligations indexées sur l’inflation est qu’elles ont une double exposition à l’inflation et aux taux. Cela signifie que si l’inflation augmente, leur notionnel et leur coupon augmenteront. Cependant, si l’inflation revient à la moyenne, les obligations indexées profiteront d’une baisse des taux d’intérêt, même si elles paient des coupons plus petits et le pair à l’échéance. »

Le moment est revenu de s’intéresser (de nouveau) aux obligations

Suite à la plus longue baisse des obligations du Trésor américain à 10 ans depuis un demi-siècle, Peter Siks, Investor Trainer à la SaxoAcademy, souligne les avantages de l’intégration des obligations dans les portefeuilles en période de ralentissement économique.

Pendant la période des taux très bas, les rendements obligataires étaient exceptionnellement faibles et « n’étaient pas the place to be pour les investisseurs ». Toutefois, le vent a tourné au cours des deux dernières années et le paysage des taux d’intérêt a transformé les perspectives pour les obligations, qui « sont passées d’une classe d’actifs à faible rendement à une opportunité intéressante compte tenu des rendements effectifs actuels ».

La majorité des hausses de taux étant probablement terminées – en particulier aux États-Unis – « le risque de baisse du cours des obligations est limité, ce qui rend le rendement actuel attrayant ». Et, dans le cas où la hausse des taux se transformerait en baisse, la valeur des obligations détenues augmenterait même.

P. Siks note que les obligations peuvent apporter une diversification essentielle et une volatilité moindre aux portefeuilles, un revenu stable et une protection du capital, et qu’elles peuvent également contrebalancer certains des risques associés aux actions. Par ailleurs, « une exposition accrue aux obligations dans les portefeuilles à ce stade ajoute un actif avec un bon rapport risque/rendement et une certaine couverture contre le ralentissement de l’économie ».

Actions : La hausse du coût du capital devient douloureuse

La lutte contre l’inflation « a augmenté le coût du capital à des niveaux qui ont provoqué des fissures dans l’économie mondiale », déclare Peter Garnry, Head of Equity Strategy chez Saxo. Cela met en lumière la fragilité de la transformation verte – potentiellement l’un des plus grands catalyseurs de la baisse des taux en dehors d’une économie affaiblie, « car la décarbonisation rapide ne se produira que dans un environnement de taux plus bas ».

Un secteur particulièrement vulnérable est celui de l’éolien offshore, car de nombreux projets en cours de réalisation « ont été négociés sur la base d’hypothèses de taux d’intérêt durablement bas et de métaux industriels bon marché ». Les projets à forte intensité de capital liés à la transformation verte ont été les plus durement touchés par l’évolution du paysage des taux d’intérêt, et les trois paniers thématiques les moins performants au cours de l’année écoulée ont été les énergies renouvelables, la transformation verte et le stockage de l’énergie.

Par ailleurs, le panier thématique de Saxo consacré à l’IA – composé de 20 actions liées au secteur – est valorisé à une valeur à terme de 33 % supérieure à l’indice Nasdaq 100 et est presque deux fois plus cher que l’indice MSCI World.

« Si les rendements obligataires diminuent en raison d’un ralentissement de la croissance économique, il n’est pas certain que cette décote plus faible puisse aider les actions liées à l’IA, car leur sensibilité aux perspectives de croissance est beaucoup plus grande et les actions liées à l’IA présentent donc certains des risques les plus élevés au 4e trimestre. »

Le secteur des matières premières est soutenu par des taux élevés et une offre restreinte

Selon Ole Hansen, Head of Commodity Strategy chez Saxo, la vigueur du secteur des matières premières, prévue dans les perspectives de Saxo pour le 3e trimestre, devrait se prolonger au cours du dernier trimestre de l’année. L’affaiblissement des perspectives économiques en Europe et aux États-Unis, et dans une moindre mesure en Chine, continue d’être plus que compensé par les inquiétudes concernant l’offre, notamment dans le secteur de l’énergie. « La gestion active de l’offre par le groupe des producteurs de l’OPEP+ s’est avérée extraordinairement efficace, créant ainsi un niveau de tension élevé et favorable aux prix pour le pétrole brut et les produits à base de carburant. »

En ce qui concerne les métaux précieux, O. Hansen reste optimiste sur l’or, l’argent et le platine, le métal jaune devant « finir par atteindre un nouveau record dans les mois à venir ». Le moment où cela se produira dépendra toutefois des données économiques américaines. « Alors que nous attendons que le FOMC se concentre sur la réduction des taux plutôt que sur leur augmentation, [...] il est probable que les échanges commerciaux restent volatils. » Dans le secteur des métaux industriels, « l’absence de grands projets miniers garantissant un flux régulier d’approvisionnement futur continue de retenir l’attention des investisseurs axés sur le long terme ». Cela « soutient nos perspectives structurelles haussières, alimentées par la demande croissante de métaux de transformation verts, en particulier le cuivre ».

Enfin, dans le secteur agricole, l’attention se portera au cours des prochains mois « sur l’évolution des conditions météorologiques dans l’hémisphère sud, notamment en Australie où les inquiétudes liées à la canicule provoquée par La Niña sont déjà en hausse, et en Amérique du Sud, qui remplace de plus en plus les États-Unis en tant que principal fournisseur de maïs et de soja à la Chine, premier importateur mondial ».