Navbar logo new
Les résultats vont fournir du soutien en octobre
Calendar06 Oct 2023
Thème: Investir
Lfde blue

DAVID KRUK et PIERRE PUYBASSET (La Financière de l'Echiquier)


Pierre david verticale

David Kruk souligne que le mois d’octobre a été particulièrement confus, notamment dans la communication des banques centrales. Les résultats des entreprises devraient fournir du soutien aux cours durant la seconde partie du mois d’octobre.


Avant la tenue de deux éditions en public à la fin du mois d’octobre (le 25 octobre à Luxembourg et le 26 octobre à Bruxelles), La Financière de l’Echiquier a organisé à la fin septembre son traditionnel webinaire « Au Cœur Des Marchés ». A cette occasion, Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion chez La Financière de l’Echiquier) et David Kruk (Responsable du trading desk chez La Financière de l’Echiquier) sont revenus sur l’actualité du mois écoulé, et sur les défis qui se profilent pour les prochaines semaines.


Tradition de septembre


A la fin du mois dernier, David Kruk avait prédit une période plus incertaine au mois de septembre, et les dernières semaines ne lui ont pas donné tort. « Le début du mois a été un peu monotone et apathique, à l’image des deux mois précédents. Nous avons même dépassé sur une brève période la barre des 100 jours sans une correction de plus de 1,5% sur l’indice S&P500 avec une volatilité extrêmement faible ».


« Par la suite, nous avons retrouvé un mois de septembre plus traditionnel, pour terminer sur des corrections significatives sur l’indice S&P 500 (-5%) et le Nasdaq (-7%) ». La correction a été encore plus marquée sur les marchés obligataires, avec un taux à 10 ans qui est remonté en flèche. Au niveau européen, le mois de septembre a été caractérisé par la faiblesse du secteur du luxe, en raison d’un demande chinoise qui tarde à se relever et qui représente 75% de la croissance de ce secteur.


Flux négatifs


Enfin, le discours des banquiers centraux n’a pas vraiment aidé à dissiper la confusion ambiante, avec désormais deux baisses de taux attendues en 2024 par la Fed contre quatre auparavant. La perspective d’avoir des taux directeurs plus élevés pour plus longtemps a commencé à s’inscrire dans les valorisations des actifs plus risqués. « Le débat sur les politiques monétaires restera largement ouvert pour les prochains mois », souligne encore David Kruk .


Au niveau des flux, il remarque également qu’ils ont été défavorables durant les dernières semaines, que ce soient les fonds momentum qui ont été obligés de vendre suite à la baisse des marchés, les ajustements de fin de mois pour les fonds mixtes 60/40 qui ont dû vendre des actions pour acheter des obligations, ou encore les incertitudes liées à un nouveau shutdown ou à la fin du moratoire des prêts étudiants aux Etats-Unis.


Land of confusion


Chez les grands courtiers américains, la confusion est également élevée. Si les attentes d’une inflation plus élevée que prévu est aujourd’hui intégrée dans les attentes de nombreux stratégistes, certains estiment que le taux directeur de la Fed pourrait encore être relevé au début de l’année prochaine, tandis que d’autres tablent sur une économie qui pourrait entrer en récession durant les prochains mois.


«Nous nous attendons à ce que la thématique des déficits publics prenne de plus en plus d’importance, dans un contexte où les dépenses devraient rester élevées, alors qu’en 2024 40% des électeurs du monde entier vont être appelés aux urnes. Les adjudications qui seront réalisées au cours des prochains trimestres nécessiteront d’offrir des rendements plus élevés aux investisseurs ».


Dans le même temps, d’autres stratégistes soulignent plutôt la bonne santé des consommateurs américains et un emploi reste sur un niveau élevé, ce qui devrait en principe limiter l’impact sur l’activité économique et sur les résultats des entreprises. « Entre les pessimistes et les optimistes, l’écart sur les attentes pour l’indice S&P500 à moyen terme s’étend de 4200 à 4700 points, ce qui constitue un niveau de divergence particulièrement élevé ».


Faire le dos rond


Pierre Puybasset souligne pour sa part que la plus mauvaise des nouvelles pourrait aujourd’hui être une Fed qui annoncerait trop rapidement une baisse de ses taux. « La crainte majeure de la Réserve Fédérale est de baisser la garde prématurément engendrant ainsi un retour de l’inflation, et d’être obligée de resserrer à nouveau ses conditions monétaires. Les conséquences économiques seraient significatives tout comme l’impact sur les actifs financiers ».


Il estime donc qu’il faut aujourd’hui faire le dos rond et attendre la fin de cette période un peu compliquée pour être certain d’en avoir fini avec l’inflation. « Sur le court terme, il est nécessaire aujourd’hui de s’accommoder de taux plus élevés, si nous souhaitons avoir la perspective d’une détente monétaire et de performances positives sur les marchés financiers sur un horizon de quatre à cinq ans ».


Suivre les résutats


Pour le mois d’octobre, David Kruk se montre un peu plus positif. « La saisonnalité est généralement plus favorable durant le dernier trimestre de l’année (65% de performances positives depuis 1985 selon Bank of America et Bloomberg), notamment sur les mois d’octobre et novembre. » Il s’attend notamment à ce que les résultats des entreprises constituent un facteur de soutien durant les prochains mois. « Ils devraient soutenir le sentiment à partir de la seconde partie du mois d’octobre, avec des points d’entrée redevenus plus intéressants durant les dernières semaines ».