Il est quasiment certain que le Royaume-Uni aura un gouvernement Labour à l'issue des élections générales du jeudi 4 juillet. Janus Henderson Investors s'attend à ce que cela conduise à une stabilité politique, à une concentration sur la croissance et à de meilleures relations européennes après le Brexit, ce qui profitera aux actions britanniques.
Labour largement en tête dans les sondages
Selon un nouveau sondage réalisé par Ipsos , le parti travailliste devrait remporter une majorité de 256 sièges lors des élections législatives et les conservateurs sont en passe de connaître la plus grande défaite de leur histoire.
La promesse de stabilité politique du parti travailliste contraste avec la volatilité des huit dernières années du parti conservateur, qui a vu cinq premiers ministres se succéder. Cela donne au nouveau gouvernement travailliste un grand avantage par rapport à ce qui se passe politiquement dans les autres pays européens.
Partout en Europe, les gouvernements perdent la faveur des électeurs. En France, le président Macron a vu sa popularité décliner et a subi une défaite aux élections européennes et aux élections législatives anticipées en France. En Allemagne, le chancelier Scholz perd également en popularité auprès de l'électorat. Sa cote de popularité s'élève à 28 %, en baisse par rapport au pic de 73 % atteint en mars 2022, selon les données de Statista.
Relativement parlant, le Royaume-Uni est en bien meilleure posture sur le plan politique et cela se traduit favorablement, du moins dans le monde des actions à petite capitalisation, le Royaume-Uni surperformant actuellement ses homologues européens. Depuis le début de l'année, l'indice Numis Smaller Companies ex-Investment Companies (6,1 %) dépasse de 3,1 points de pourcentage l'indice MSCI Europe ex-UK Small Cap (3,0 %).
Des relations plus chaleureuses avec l'Europe
Le chef de Labour, Kier Starmer, a promis dans le manifeste de son parti de "supprimer les barrières commerciales inutiles" avec l'Union européenne (UE). "Si le nouveau gouvernement travailliste tient sa promesse de jeter des ponts vers l'UE, le marché boursier britannique l'accueillera favorablement", déclare Laura Foll, gestionnaire de portefeuille Global Equity Income. M. Starmer a d'ailleurs précisé que son parti n'avait pas l'intention de réintégrer l'UE, ni le marché unique et l'union douanière.
L'esprit de croissance
Le cœur de la promesse électorale de Labour est qu'il peut assurer une croissance durable capable de résoudre la crise des services publics britanniques, y compris l'élimination des longues listes d'attente pour les soins, sans augmenter les impôts. Les travaillistes comptent donc sur la croissance économique pour financer leurs projets. Cela nécessite implicitement le soutien des banques et des entreprises.
Les politiques travaillistes se concentreront sur la réforme de la stratégie industrielle et des procédures de planification afin de résoudre les problèmes fondamentaux qui affectent l'économie britannique, en particulier la faiblesse alarmante des investissements. Les gouvernements conservateurs précédents ont identifié le système de planification comme un obstacle au progrès économique, mais ils ont eu du mal à vaincre une résistance bien ancrée. Le Labour semble déterminé à mettre en œuvre une réforme significative du système de planification et une majorité substantielle lui donnerait les moyens de le faire.
M. Starmer a proposé de présenter de nouvelles déclarations de politique nationale pour les principaux projets d'infrastructure nationaux dans les 100 premiers jours suivant son arrivée au pouvoir. Cette initiative vise à accélérer la délivrance des permis de construire, ce qui est crucial pour le parti travailliste s'il veut atteindre ses objectifs ambitieux de multiplier par trois la capacité éolienne et solaire à terre et de quadrupler la production éolienne en mer d'ici à 2030.