Les principes de gestion macroéconomique qui se sont maintenus depuis les années 1980/1990 font l'objet de critiques, y compris au sein des forces politiques dominantes. Paradoxalement, des doutes sur le rôle des banques centrales émergent alors qu'elles sont sur le point de gagner leur guerre contre l'inflation. Nous continuons à suivre l'évolution de la situation politique en France. Trouver la voie vers un gouvernement stable pourrait prendre plus de temps.
Il est compréhensible que les élections françaises et la course à la présidence des États-Unis aient attiré l'attention sur le potentiel d'expérimentation de politiques radicales. Nous pensons qu'il convient également d'attirer l'attention sur la manière dont les forces politiques dominantes peuvent être affectées par une nouvelle approche de la gestion macroéconomique qui s'éloigne des grands principes qui ont guidé les décideurs politiques depuis les années 1980. Une attitude circonspecte à l'égard du rôle de la politique budgétaire dans l'ajustement cyclique, la primauté de la politique monétaire et une méfiance à l'égard de l'intervention directe de l'État dans l'allocation des capitaux cèdent la place à un enthousiasme pour une politique budgétaire activiste, à une vision critique de la capacité de la politique monétaire à gérer seule les chocs inflationnistes et à un certain appétit pour le contrôle des prix. Nous examinons un article de Van Klooster et Weber qui, à notre avis, résume très bien le nouvel état d'esprit. Bien que nous soyons d'accord pour dire que sans l'action déterminée des gouvernements pendant la crise Covid et le choc des prix de l'énergie déclenché par la guerre en Ukraine, une récession douloureuse n'aurait pas pu être évitée, il y a un risque que ce qui était une gestion d'urgence se transforme en un changement structurel.
Paradoxalement, les banques centrales font l'objet de vives critiques alors qu'elles sont sur le point de remporter une victoire sur le choc inflationniste. Nous n'attendons pas de décision forte cette semaine, mais la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE devrait être l'occasion de préciser que la réduction de juin n'était que le début d'un processus, et nous prévoyons la prochaine réduction de 25 points de base en septembre. Aux États-Unis, l'indice des prix à la consommation (IPC) de juin a probablement scellé l'accord pour une première réduction en septembre.
Nous continuons à suivre les derniers développements politiques en France. Le président a clairement indiqué qu'il attendrait que des compromis entre les familles politiques se dégagent avant de nommer un nouveau Premier ministre. Ce processus pourrait encore prendre un certain temps. Nous attirons l'attention sur le fait qu'au-delà du projet de loi de finances pour 2025, un nouveau gouvernement devra produire un plan crédible à moyen terme pour permettre à l'UE d'accorder à la France un délai supplémentaire pour ramener son déficit à 3 %. Il ne s'agira pas seulement d'élaborer un budget sans engagement.