Navbar logo new
S'agit-il seulement de la hâte ?
Calendar29 Jul 2024
Thème: Macro
Maison de fonds: AXA

Par Gilles Moëc, AXA Group Chief Economist and AXA IM Head of Research

- Bill Dudley a appelé la Fed à réduire ses taux cette semaine déjà. Nous ne pensons pas qu'elle le fera, mais ses arguments résonnent.
- Pour la BOE et la BOJ, une configuration macroéconomique encore floue les obligera à faire des « actes de foi ».
- Le communiqué du plénum chinois n'a pas signalé de grand changement de stratégie - de simples baisses de taux ne sont pas une panacée.
- L'économie française souffre... mais nous pensons que le flux de données médiocres en Allemagne devrait également attirer l'attention.

Bill Dudley a appelé la Fed à réduire son taux directeur cette semaine déjà, étant donné l'accumulation des signes d'atterrissage de l'économie américaine, avec des fissures apparaissant en particulier dans la capacité de dépense des ménages vers le bas de l'échelle des revenus. Nous sommes d'accord pour dire que les derniers chiffres de l'indice PCE devraient ouvrir la porte à une véritable réorientation de la politique de la Fed - bien que nous n'ayons jamais cru à l'enthousiasme du marché jusqu'à l'hiver dernier pour une demi-douzaine de réductions en 2024, nous avons également rejeté l'hypothèse « pas de réduction cette année » - mais les chiffres du PIB du deuxième trimestre étaient probablement « trop décents » pour que le FOMC passe en mode d'urgence. Quoi qu'il en soit, Jay Powell peut facilement se débarrasser de la « critique de retard » en télégraphiant très clairement qu'une réduction interviendra en septembre et qu'il s'agira du début d'un processus de « suppression des restrictions ».

Nous continuons à nous concentrer davantage sur la difficulté pour la Fed de continuer à réduire ses taux en 2025 si D. Trump est élu. La course à la présidence américaine s'est resserrée et, bien que nous ne nous attendions pas à ce que les questions économiques occupent une place très importante dans les débats des trois prochains mois, le résultat aura une importance considérable dans la sphère économique mondiale. Dans ce contexte, nous examinons le communiqué du plénum du parti communiste chinois qui, à notre avis, confirme l'accent mis par Pékin sur l'offre dans l'économie. Nous continuons à penser que la demande intérieure reste le point faible de la Chine et nous sommes frappés par le fait que de plus en plus de pays - même dans le Sud - prennent des mesures contre les importations de produits chinois.

La BOE et la BOJ se réunissent cette semaine dans un contexte macroéconomique incertain. Dans l'ensemble, nous pensons que la BOE réduira ses taux de 25 points de base, mais la décision sera difficile à prendre car le comité de politique monétaire sera probablement divisé. La BOJ doit normaliser sa position plus rapidement pour soutenir la monnaie, mais l'économie reste médiocre. Nous pensons que la combinaison d'une réduction massive du volume des achats d'obligations - jusqu'à 3 000 milliards par mois - et d'une hausse des taux serait trop décourageante.

Enfin, nous examinons les récentes enquêtes sur la confiance des entreprises dans la zone euro. En France, elles confirment l'attentisme des entreprises dans un contexte d'incertitude politique toujours élevée, mais nous attirons l'attention sur la faiblesse des indicateurs allemands. Cela devrait aider les faucons de la BCE à accepter de ne pas s'opposer à une réduction en septembre.