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« Ralentissement de la croissance américaine, opportunités en Europe, en Chine et en Inde »
Calendar25 Nov 2025
Thème: Macro
Maison de fonds: AllianzGI

La croissance aux États-Unis devrait ralentir l’an prochain sous l’effet de défis institutionnels et de valorisations élevées, tandis que les valeurs liées à l’IA restent attractives mais exigent une approche sélective. C’est ce qui ressort des Perspectives 2026 des experts d’ Allianz Global Investors. L’Europe, la Chine et l’Inde offrent, en matière d’actions, des opportunités diversifiées et à des niveaux de valorisation attrayants. Dans un contexte de trajectoires d’inflation et de taux d’intérêt divergentes, la diversification régionale devient de plus en plus importante. Les marchés émergents pourraient bénéficier d’une politique monétaire plus flexible et d’un dollar plus faible, en particulier au sein des marchés de la dette. Les marchés privés se sont imposés comme un pilier des portefeuilles, le private credit et les infrastructures contribuant à la création de valeur à long terme et accélérant la transition vers la décarbonation et la digitalisation. Le succès dépend de plus en plus d’une sélection rigoureuse des gérants et d’une évaluation disciplinée.

Vision macroéconomique

Christian schulz
Christian Schulz

Christian Schulz, économiste en chef, indique que « l’économie mondiale aborde 2026 alors qu’elle digère encore les répercussions des guerres commerciales ». La croissance devrait ne se modérer que légèrement, autour de 2,7 %. Le cycle d’investissement porté par l’IA et des politiques proactives constituent un soutien majeur. Schulz estime que « l’inflation aux États-Unis remontera au-delà de 3 %, tandis que l’Europe et l’Asie connaîtront des pressions sur les prix plus modérées, ouvrant la voie à des baisses de taux ». Les risques géopolitiques demeurent élevés, même si « une prudente désescalade au Moyen-Orient apporte un soulagement bienvenu ». Les États-Unis et la Chine restent en tête dans l’IA, avec des effets positifs croissants pour les autres régions. Si les valorisations technologiques et certains segments des marchés financiers moins régulés appellent à la vigilance, la baisse des taux et un endettement privé modéré réduisent la probabilité de risques systémiques.

Stratégie actions

Michael heldmann
Michael Heldmann

Michael Heldmann, CIO Actions, estime que l’Europe est « mieux placée que les États-Unis » grâce à des risques de concentration plus faibles et à des valorisations plus attractives. « Les actions européennes sont, à l’échelle des secteurs, mieux valorisées que nombre d’actions américaines », souligne Heldmann, « ce qui les rend attrayantes pour les investisseurs à la fois value et croissance ». Le marché américain reste « cher et très concentré », rendant une approche sélective indispensable. Il cite l’Inde comme un marché particulièrement prometteur grâce à « une démographie favorable, une infrastructure numérique en forte expansion et des fondamentaux solides ». La Chine constitue selon lui « une opportunité de long terme, portée par son potentiel de marché, sa capacité d’innovation et le soutien des politiques publiques ». Ensemble, l’Europe, l’Inde et la Chine forment « un cadre convaincant pour l’allocation mondiale en actions ».

Obligations (revenu fixe)

Jenny Zeng, CIO Revenu fixe, décrit un « environnement favorable aux obligations », soutenu par la divergence des dynamiques d’inflation, de croissance et de politiques monétaires. Cela crée des opportunités de positionnement sélectif sur la durée et le crédit. « Des spreads serrés imposent une vigilance accrue, explique Zeng, en particulier dans les secteurs sensibles au risque de taux », même si elle perçoit peu de risques systémiques. Elle plaide pour « une gestion active, une diversification régionale et une discipline stricte en matière de liquidité et de gestion des risques », et souligne que « les marchés émergents et l’Asie restent des destinations d’investissement solides à moyen et long terme ».

Multi-actifs

Greg ma hirt
Greg MA Hirt

Gregor MA Hirt, CIO Multi-actifs, qualifie 2026 d’« année de contrastes, où optimisme et prudence coexistent et où les marchés oscillent entre résilience et recalibrage ». Une approche agile est, selon lui, essentielle, avec un accent sur la diversification et la gestion active des portefeuilles. Hirt demeure « plus prudent sur les États-Unis » en raison de valorisations élevées, de la concentration du marché et de risques de stagflation sous-estimés, tandis que l’Europe offre des « perspectives plus favorables » grâce à une amélioration de la reprise des bénéfices. Il privilégie « la dette des marchés émergents, qui bénéficie d’un dollar plus faible, d’une demande intérieure robuste et de politiques disciplinées ». Hirt voit aussi des raisons de « reconsidérer l’exposition au dollar américain » au profit d’autres devises et d’obligations régionales. Il traite la volatilité comme une classe d’actifs à part entière, car « la volatilité au niveau des titres individuels est élevée, tandis que de faibles corrélations entre titres peuvent masquer les risques globaux ».

Marchés privés

Marta Perez (CIO Infrastructures) et Sebastian Schroff (CIO Private Credit & Private Equity) soulignent que « les marchés privés resteront en 2026 un moteur de rendements à long terme ». Ils identifient cinq tendances clés : la maturation des stratégies de secondaries devenues une allocation centrale, une diversification croissante entre stratégies et régions, un écart de performance plus marqué entre gérants, une participation accrue de l’épargne privée, ainsi qu’une reconfiguration géopolitique et macroéconomique. Selon eux, « le private credit et les infrastructures sont de puissants vecteurs de création de valeur », car ils financent l’économie réelle et accélèrent la transition vers la décarbonation et la digitalisation. « La sélection minutieuse des gérants et une discipline stricte d’underwriting deviennent de plus en plus cruciales, avertissent-ils, à mesure que l’écart entre les meilleurs gérants et les moins performants continue de se creuser. »