Quel impact le prochain président américain aura-t-il sur le débat autour du changement climatique et quelles industries en bénéficieront ? Maria Municchi et Randeep Somel, gérants chez M&G Investments analysent les divergences entre les deux candidats à la présidence, Donald Trump et Joe Biden.
![]() Maria Municchi |
![]() Randeep Somel |
Les grands gagnants
Quelles seront les industries et les entreprises qui bénéficieront de l'élection de Joe Biden ou de Donald Trump? S'il est élu président, Joe Biden a évoqué une politique de "green new deal" et a fait savoir que les Etats-Unis resteront dans l'accord de Paris sur le climat. Le "green new deal" prévoit une dépense de 2 000 milliards de dollars au cours de son mandat de quatre ans destiné à poursuivre ce qui sera un engagement des États-Unis à réduire les émissions de gaz à effet de serre. "Le secteur des énergies renouvelables, les secteurs de l'isolation/rénovation des bâtiments ou encore les secteurs exposés aux véhicules électriques sont tous susceptibles de prospérer si Biden réussit à faire adopter ces politiques", déclare Randeep Somel, gérant chez M&G Investments. "On peut citer comme exemples les fournisseurs de services publics et les fabricants tels qu'Avangrid, Siemens Gamesa, Solaredge, Vestas, Rockwool et Infineon Technologies".
"Sous la présidence de Trump, les entreprises d'extraction de combustibles fossiles devraient être florissantes, car Trump ne prévoit pas de renforcer les restrictions et la taxation sur le secteur", déclare Randeep Somel. "Les industries à forte consommation d'énergie sont également susceptibles d'être plus performantes si Donald Trump obtient un second mandat. C’est le cas d’entreprises telles que Chevron et Conoco Phillips, même si celles-ci seront toujours confrontées à la pression accrue du passage à des technologies plus propres. Les industries à forte intensité énergétique comme Caterpillar et les entreprises du secteur de la défense comme Lockheed Martin préféreront probablement que Trump reste à la Maison Blanche".
L'augmentation des dépenses d'infrastructure a quant à elle été débattue par les deux candidats. Selon Randeep Somel : "Le groupe américain Jacobs Engineering bénéficiera d'une plus grande attention politique dans ce domaine." Le secteur technologique, qui profite de l’engouement pour la numérisation, ne sera vraisemblablement pas perturbé non plus, quel que soit le candidat élu à la prochaine présidence.