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L'ère post-COVID : les tigres asiatiques reprendront-ils la tête ?
Calendar10 Mar 2021
Maison de fonds: Nagelmackers

Christofer Govaerts, Chief Strategist

Après l'ère Covid, l'Asie deviendra-t-elle le moteur de la relance économique mondiale ? Notre macroéconomiste fait la lumière sur les prévisions concernant les tigres asiatiques.

Les tigres asiatiques, également appelés dragons, sont les économies qui ont continuellement présenté un taux de croissance élevé depuis les années 1960. Les tigres ‘classiques’ sont au nombre de quatre : Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud et Taïwan. Aujourd'hui, on peut y ajouter d'autres pays comme l'Inde et la Chine.

Les tigres asiatiques classiques se sont également illustrés dans l'adversité en résistant avec succès aux crises financières, notamment la crise asiatique de 1997. Les chiffres pour 2020 (COVID) et les attentes futures semblent indiquer qu'une fois de plus, l'Asie va renaître de ses cendres et assumer le rôle de locomotive de la croissance économique :

Asian tigres.png

Les premiers indicateurs montrent également que la Chine joue, et continuera de jouer, un rôle majeur dans ce domaine. La reprise économique en Chine est plus rapide que dans le reste du monde. La Chine est entrée en premier lieu dans l'ère COVID, mais, grâce à des politiques de ‘confinement’ réussies, a également été la première à sortir de la crise.

A cet égard, les choses sont un peu plus difficiles en Europe (logistique et distribution du vaccin). Il convient également de noter le pronostic pour l'Inde, qui - comme les pays d'Amérique latine - a connu et connaît encore des moments très difficiles pendant l'ère COVID. On s'attend toutefois à ce que, précisément en raison de la COVID et des fractures structurelles de nature permanente (accélération de la numérisation), l'Inde soit en tête de file pour fournir l'oxygène nécessaire à la reprise économique mondiale.

L'Inde est une étoile montante de la technologie depuis un certain temps déjà, les services informatiques étant exportés avec beaucoup de succès. Et c'est précisément ce secteur de l’IT qui revêt une importance exceptionnelle dans le PIB de l'Inde.

Le dragon chinois a également un agenda important. La Chine a connu de nombreuses complications ces dernières années, sous l'administration Trump, comme des guerres commerciales et des guerres technologiques entre ces deux pays mais elle n'est pas restée les bras croisés, bien au contraire. En 2015, elle a lancé la campagne ‘Made in China 2015-2025’ (MiC).

L'objectif est de pouvoir rivaliser avec le monde dans le domaine IT et d'être autonome.

La Chine investit donc massivement dans divers secteurs clés de l’IT tels que les semi-conducteurs et compte déjà des leaders mondiaux dans le domaine, par exemple, de la téléphonie mobile (Huawei, Xiaomi) et des moteurs de recherche sur Internet ( Baidu ). L'Etat chinois dispose de quelque 400 milliards USD pour atteindre ces objectifs d'ici 2025.

Ce focus sur l’IT et la moindre dépendance vis-à-vis du monde ne doivent pas uniquement être interprétés comme un réflexe défensif chinois. Conformément à la tradition chinoise ancienne, cela fait partie d'un ensemble plus large avec une vision à long terme. Parallèlement à l'initiative MiC, une ancienne route commerciale a été relancée et même élargie.

Il s'agit de la ‘Silk Road’, l'ancienne route de la soie qui permet d’investir massivement tant par voie terrestre que maritime dans les infrastructures pour promouvoir les échanges entre la Chine et l'Europe. La ‘Silk Road’ est donc en plein développement et existe déjà, comme le transport ferroviaire de Chine vers l'Europe, la Belgique, et même jusque dans le port d'Anvers). Bref, le dragon asiatique sera bientôt à la porte de l’Europe.

China one belt road