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Perspectives pour le 2e trimestre, pays développés et émergents
Calendar20 Apr 2021
Maison de fonds: Triodos

Pays développés : relèvement, mais sans vision à long terme. Pays émergents : réparation d’un navire en haute mer, au milieu des vagues COVID-19. Par Hans Stegeman, Chief Investment Strategist, Triodos Investment Management

Hansstegeman
Hans Stegeman
Plus d’un an après le début du confinement généralisé, il y a enfin une lumière au bout du tunnel. Les campagnes de vaccination s’accélèrent. Le déploiement généralisé de la campagne de vaccination et l’excédent d’épargne des ménages, combinés, conduisent à une forte reprise économique dans les pays développés. Mais dans les pays émergents, les inégalités se creusent.

La bonne nouvelle est que la reprise dans les pays développés prend de l'ampleur. Nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance, car la reprise de l’activité économique est intervenue plus tôt que prévu et le montant global des mesures de relance budgétaire au niveau mondial a dépassé nos attentes. D’ici l’été, nous prévoyons une réduction substantielle des contraintes dans les pays développés, laissant place à une forte reprise économique mondiale alimentée par l’excès d’épargne des ménages et la demande différée.

Les États-Unis, moteur de la reprise mondiale, la zone euro clairement à la traîne

Compte tenu de tous ces éléments, les États-Unis semblent bien positionnés pour retrouver leur niveau d’activité économique pré-pandémique avant la seconde moitié de 2021. Ils seront de ce fait le principal moteur de la reprise économique au niveau mondial.

Le Japon atteindra son niveau pré-pandémique au cours du second semestre 2021, tandis que la zone euro et le Royaume-Uni ne devraient pas retrouver leur niveau d’activité pré-pandémique avant le deuxième trimestre 2022. Nous prévoyons cependant que le rythme de la reprise sera, dans les mois à venir, plus rapide au Royaume-Uni que dans la zone euro en raison de la campagne de vaccination plus réussie.

Aucune reprise verte et inclusive en vue pour le moment

Si les perspectives économiques à l’échelle mondiale à court terme semblent favorables, le manque d’intérêt pour la reprise à long terme a jusqu’à présent conduit à des politiques visant uniquement à rétablir l'ancienne économie. Les mesures en faveur d’une reprise verte et inclusive sont rares.

Les mois à venir seront probablement cruciaux pour déterminer la direction de la reprise future. Pour réussir sur la voie d’un redressement durable, inclusif et résilient au changement climatique, les gouvernements doivent se concentrer sur la réduction à brève échéance des émissions de carbone et la réalisation au niveau mondial des objectifs de développement durable (ODD), plutôt que sur des indicateurs démodés, tels que la croissance du PIB.

Allocation des actifs : la prudence s’impose

Sur la base de notre approche détaillée, nous maintenons notre allocation d’actifs prudente et restons sous-pondérés en actions et neutres en obligations. Nous ne pensons pas que les valorisations actuelles reflètent les fondamentaux sous-jacents et partons du principe que les banques centrales ne seront pas en mesure de gonfler les actifs financiers à l’infini.

Nous préférons les noms établis car les effets négatifs de l’effondrement de l’activité économique se produiront probablement à un stade ultérieur, une fois que les aides d’urgence auront pris fin.

Pays émergents : réparation d’un navire en haute mer, au milieu des vagues COVID-19

Compte tenu de l’augmentation de la mobilité et des effets d’entraînement positifs, principalement en provenance des États-Unis et de la Chine, nous prévoyons une accélération de la dynamique des marchés émergents au cours des prochains trimestres. Le premier trimestre 2021 montre déjà quelques premiers signes de reprise, mais les disparités entre les marchés émergents restent importantes.

Les différences dans les mesures d’incitation destinées à soutenir des groupes de population sont considérables, avec notamment une rechute non souhaitée dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire, surtout dans les pays à faible revenu. D’autres différences sont liées à la bataille entre le virus et la disponibilité des vaccins.

Les vaccinations ont commencé dans la plupart des pays émergents, mais le rythme de leur déploiement varie considérablement d'un pays à l'autre. Et le faible rythme des vaccinations dans les pays à faible revenu n’est pas de nature à faciliter l’évolution. Il est devenu douloureusement clair ces derniers mois que dans la course aux vaccins, les pays les plus pauvres sont souvent perdants.

Le défi le plus urgent pour les marchés émergents est dès lors de maintenir les politiques de soutien jusqu’à ce que le virus soit sous contrôle. Les coûts pour les gouvernements s’accumulent et les inégalités se creusent. Pour bâtir une économie plus durable, il faudra donc renforcer la coopération.

En collaborant à des investissements d’impact qui allouent du capital à des activités productives, telles que la construction de structures, l’investissement dans le capital humain et le travail ayant recours à la technologie numérique pour partager les informations et les connaissances, ainsi qu’à des financements, nous pourrons finalement avancer à un rythme accéléré.