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L'Italie sur le toit de l'Europe
Calendar13 Jul 2021
Thème: Macro
Maison de fonds: Pictet

César Pérez Ruiz, Directeur des investissements Pictet Wealth Management

L’actualité en provenance de Chine préoccupe les investisseurs. À l’image de leurs actions autour des entreprises technologiques chinoises, qui a fait plonger le cours de la société Didi peu après son introduction en bourse, les autorités réglementaires chinoises pourraient continuer à sévir.

La protection des données sera un sujet majeur, notamment pour les entreprises chinoises qui ont l’intention d’entrer en bourse aux États-Unis.

Les statistiques macroéconomiques chinoises publiées la semaine dernière sont contrastées. Désireuse d’éviter un resserrement tumultueux de la liquidité, la Banque populaire de Chine a pris le marché de court la semaine dernière en abaissant le taux des réserves obligatoires applicable aux banques. Ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a finalisé sa revue stratégique plus tôt que prévu, avec des changements importants mais sans surprise majeure. La BCE ciblera désormais un taux d’inflation symétrique de 2% et tolèrera un franchissement temporaire et modéré de ce seuil. Cette décision sonne le glas de la politique qui avait prévalu jusqu’à présent, consistant à cibler un taux d’inflation « proche mais inférieur à 2% ».

La BCE a aussi annoncé qu’elle va progressivement intégrer les coûts du logement dans son indice des prix à la consommation harmonisés (IPCH) et prendra en compte les risques climatiques dans sa politique monétaire à partir de 2024.

Une fois de plus, les mouvements sur le marché des taux américain ont été le facteur clé pour de nombreuses classes d’actifs la semaine dernière. Le taux de Trésor à 10 ans s’est replié jusqu’à 1,25% jeudi (avant de rebondir) et la courbe des taux a poursuivi son aplatissement. Il reste désormais à voir si la hausse des taux du Trésor est due à des facteurs fondamentaux (inquiétudes sur la croissance après la publication d’un indice ISM non-manufacturier moins bon que prévu pour juin) ou à des facteurs techniques (offre et demande) et au positionnement des investisseurs.

Les inquiétudes sur la croissance rendent les actions émergentes particulièrement vulnérables car les pays émergents sont en retard dans la course à la vaccination. Nous préférons les actions des marchés développés. Dans un contexte marqué par la réouverture de certains pays, les spectateurs se sont retrouvés dans les stades de football pour voir la consécration de l’Italie comme champion d’Europe. Dans les marchés développés, les entreprises aux bilans faibles ont pâti de façon particulière des doutes montrés ponctuellement par les investisseurs la semaine dernière.

Ceci nous conforte dans notre prudence vis-à-vis des entreprises aux réserves de trésorerie anémiques.

Cette nouvelle semaine apportera des informations importantes sur l’inflation américaine, avec la publication de l’indice des prix à la consommation pour juin nous permettant de voir si la hausse des prix se poursuit. Juste avant la publication des résultats, les analystes tablaient sur une hausse des bénéfices de l’ordre de 26% en rythme annuel pour les entreprises du S&P 500 au premier trimestre.

Or, les bénéfices ont en réalité augmenté de 46% au premier trimestre. Alors que les résultats pour le deuxième trimestre commenceront à être publiés cette semaine, les analystes tablent cette fois sur une hausse des bénéfices de 60% en rythme annuel—un chiffre très ambitieux qui pourrait rendre rares les bonnes surprises. Il faudra des résultats excellents pour entretenir la dynamique boursière actuelle.