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Le déficit énergétique est le prochain défi qui attend l’économie chinoise
Calendar08 Oct 2021
Thème: Chine
Maison de fonds: Schroders

Il ne semble pas s’écouler un jour sans qu’une nouvelle crise surgisse en Chine. Schroders a déjà revu à la baisse la prévision de croissance de l’économie chinoise au troisième trimestre, mais la suite de mauvaises nouvelles ne s’interrompt pas. Le marché de l’immobilier tremble sur ses fondations à cause d’Evergrande, et une nouvelle crise surgit désormais dans le secteur de l’énergie. De nombreuses régions du pays sont confrontées à des pannes d’électricité, écrit David Rees, économiste senior Marchés émergents chez Schroders .

Cela engendre des réactions de la part des décideurs politiques chinois, au nombre desquelles une modification des tarifs réglementés. La hausse des coûts peut ainsi être répercutée sur les consommateurs. Il existe actuellement une forme de rationnement électrique dans la plupart des provinces de Chine. Une grande partie des provinces touchées sont d’importants centres d’activité industrielle. Rees estime qu’en 2020, les provinces touchées ont généré environ 75 % du PIB chinois et 85 % des exportations.

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Pourquoi la Chine est-elle confrontée à des déficits énergétiques ?

La Chine est un importateur net d’énergie. Les déficits s’expliquent essentiellement par la forte dépendance de la Chine envers le charbon. Le pays est toujours tributaire du charbon pour 60 % de la production d’électricité. La reprise soutenue du secteur industriel chinois attise la demande d’énergie. Les producteurs nationaux ne sont pas à même de répondre à la demande, notamment parce que les mesures environnementales ont freiné l’activité minière.

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Des relations politiques difficiles avec l’Australie ont mis fin aux importations de charbon à partir de ce pays. Le prix du charbon a entre-temps fortement augmenté. Les producteurs chinois d’électricité n’ont pas pu répercuter la hausse des coûts et n’ont pas voulu fournir de l’électricité à perte. Ils ont donc réduit la fourniture d’électricité. En outre, les émissions de certaines provinces ont déjà dépassé les normes des pouvoirs publics.

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Il y a plus à faire à brève échéance

La solution à tout cela semble simple. Assouplir les objectifs d’émissions et stimuler la production de charbon. Et puis choisir entre soit répercuter la hausse des prix sur les consommateurs, soit subventionner les entreprises énergétiques. Certaines de ces mesures sont dans le pipeline. Mais ces mesures seront politiquement sensibles à l’approche de la COP26 en novembre. Le monde attend de la Chine qu’elle respecte ses engagements en matière de changement climatique.

Flamme olympique pour un ciel bleu

La Chine s’est fixé comme objectif d’atteindre des émissions nettes de zéro d’ici 2060. Dix ans plus tard que les autres grandes économies. À partir de son pic en 2030, la Chine devrait réduire ses émissions dans une période bien plus courte. La Chine veut passer en 30 ans d’un pic d’émissions à zéro net, contre 45 ans pour les États-Unis et 60 ans pour l’UE. Pékin veut aussi avoir un ciel d’azur avant les Jeux olympiques d’hiver en février, comme cela s’est produit à l’approche des Jeux d’été en 2008.

D’autres pays souffrent des prix élevés du charbon

La Chine n’est pas le seul pays mis sous pression en raison de la hausse des prix du charbon et du durcissement des objectifs d’émissions. Des pays comme le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et le Vietnam sont relativement dépendants du charbon pour leur production d’électricité. La hausse des prix du charbon aura donc probablement un impact sur la production de biens destinés au reste du monde. La crise de l’énergie est le énième vent contraire jouant des tours aux marchés boursiers mondiaux. Tout cela ne fait que renforcer le défi pour les banquiers centraux.