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ODDO BHF AM : Make 2022 an opportunity
Calendar19 Jan 2022
Thème: Investir
Maison de fonds: ODDO BHF AM

Laurent Denize, Directeur des investissements Asset Management.

Les investisseurs qui ont su garder leur sang-froid et saisir les opportunités ont été récompensés en 2021. Ceux qui sont restés investi en actions malgré les nombreuses inquiétudes provoquées par les variants du Covid 19 ont pu bénéficier de performances à deux chiffres. Pour le moment, il ne semble toujours pas y avoir de véritable alternative aux actions. Compte tenu de l’immunité croissante de la population, l’augmentation des chiffres d’infection n’entraîne plus une restriction drastique de la mobilité et des activités économiques. Les principaux sujets d’attention en ce début d’année restent, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. La hausse des chiffres de l’inflation est le résultat d’une combinaison de facteurs : modification des habitudes de consommation suite aux confinements, perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et certaines structures fortement oligopolistiques sur divers marchés. En outre, la reprise en V de la demande a rencontré une reprise en U de l’offre. Avec le temps, l’offre s’ajustera à la demande et l’inflation diminuera à nouveau. Mais d’ici là, il appartient aux banques centrales d’amorcer une normalisation de leur politique monétaire sans compromettre la reprise en cours de l’économie. Reste à voir si cela peut se faire sans heurts.

Vivre avec des taux d’intérêt plus élevés

Les marchés financiers devront quoi qu’il en soit vivre avec des taux d’intérêt plus élevés. Cette fois-ci, le soutien aux marchés financiers devrait venir de la macroéconomie. Certes, la croissance du PIB ne sera pas aussi élevée qu’en 2021, qui avait été marquée par une reprise rapide à la suite du choc lié à la crise du Covid. Elle devrait rester supérieure à son potentiel, en particulier en Europe, qui doit encore rattraper le retard en raison des restrictions prolongées. La dynamique des bénéfices devrait également en profiter, ce qui viendrait soutenir les actions.

La Fed devrait être la première banque centrale à normaliser sa politique monétaire, ce qui pourrait peser sur les actions américaines, du moins temporairement. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle il est temps d’augmenter l’exposition à l’Europe. Les actions européennes sont désormais massivement décotées par rapport aux actions américaines. En outre, les valeurs industrielles, qui sont surreprésentées dans les indices européens, devraient bénéficier de la hausse des dépenses d’investissement. Nous considérons également que la Chine devrait redevenir attrayante à moyen terme, même si la réglementation plus stricte des plateformes Internet et de l’immobilier devrait encore peser à court terme. Le signal pour un retour sur le marché pourrait venir des mesures de relance du gouvernement et d’une banque centrale chinoise plus accommodante. Selon nous, l’accent devrait alors être mis sur les actions cotées en Chine (on- shore) et les secteurs soutenus par l’État tels que la mobilité électrique.

Un vent favorable aux valeurs cycliques et aux valeurs décotées dites « value »

La hausse des rendements devrait favoriser les valeurs «value», les secteurs cycliques et à l’inverse peser sur les valeurs technologiques. Globalement, nous recommandons de se positionner sur les secteurs qui bénéficieront des investissements privés ou publics, de la transition énergétique et de la transformation digitale, par exemple les secteurs de l’automobile et de la construction. Les banques offrent également toujours des opportunités compte tenu de la hausse des taux d’intérêt et de la transformation de leurs modèles économiques. Pour les investisseurs, il est également grand temps de se préparer à la transition écologique - où des thèmes comme les énergies propres, l’efficacité énergétique ou la mobilité durable connaîtront des taux de croissance annuels composés à deux chiffres pour les années à venir.

Sur le marché obligataire, nous prévoyons une pentification de la courbe des taux. La hausse des rendements des obligations d’État entraînera d’importantes pertes en capital dans les portefeuilles à duration longue. Toutefois, la combinaison d’une croissance économique supérieure à la moyenne et d’une politique monétaire toujours accommodante en Europe continuera de soutenir le marché des obligations à haut rendement en 2022.

Une volatilité accrue et le ralentissement progressif du soutien des banques centrales aux marchés de capitaux suggèrent que la gestion active sera essentielle en 2022. Les gestionnaires actifs devront favoriser les entreprises qui ont un pouvoir de fixation des prix suffisant pour répercuter l’inflation des coûts sur leurs prix, ou dont la viabilité de la dette est suffisante même dans une période de hausse des taux d’intérêt. Les stratégies passives qui suivent l’ensemble du marché risquent d’être confronté à un environnement moins favorable.

En résumé :

  • Au niveau régional, nous préférons l’Europe compte tenu des valorisations attrayantes et de la composition des indices plus orientée vers les secteurs bénéficiant d’une forte croissance du PIB ; en Chine, nous attendons des signaux pour un bon point d’entrée.
  • L’accent est mis sur les actions cycliques bénéficiant de la reprise économique, notamment les petites capitalisations, et sur les valeurs « value » profitant de la hausse des taux d’intérêt.
  • Compte tenu de la poursuite de la croissance, sur le segment obligataire, les obligations à haut rendement continuent d’offrir de bonnes opportunités d’investissement, mais les échéances longues sont à éviter.
  • Les valorisations généralement élevées des actions continuent de plaider en faveur d’une diversification sur les classes d’actifs et notamment alternatives avec des opportunités sur le private equity et la dette privée.