Par l’équipe de gestion de la gamme ODDO BHF Polaris d’ODDO BHF Asset Management.
L'indice Nasdaq et les valeurs technologiques ont, en général, fortement surperformé pendant la pandémie. Après une année 2020 exceptionnelle, l'année 2021 a été plus difficile, certaines valeurs technologiques ont subi de fortes baisses tandis que d'autres ont poursuivi leur ascension. Les perspectives fondamentales et les perspectives de croissance n'ont sans doute jamais été aussi bonnes pour les entreprises technologiques. Mais il y a des vents contraires : l'expiration des aides dues aux confinements pour les entreprises qui en bénéficient, la hausse de l'inflation/des taux d'intérêt et les niveaux de valorisation élevés.
Quels ont été les clés de la performance des valeurs technologiques et du secteur IT ces dernières années ?
Avec une croissance des bénéfices supérieure à la moyenne et une expansion des ratios, l'IT a été le meilleur secteur au cours des cinq et dix dernières années. En 2020, la surperformance s'est même accélérée, car les valeurs technologiques ont rapidement récupéré après les baisses du au COVID, nombre d'entre elles atteignant de nouveaux sommets historiques. Si certaines entreprises (par exemple, Zoom, Amazon ou Shopify) ont profité des confinements, d'autres ont prouvé leurs qualités défensives en affichant une croissance constante même en période difficile. Les valeurs IT cycliques (par exemple, les semi-conducteurs ou les services IT) ont souffert au départ, mais ont profité en 2021 du fort rebond postpandémie de l'économie mondiale.
En 2021, le secteur de l’IT a sous-performé l'indice général de quelques points. Mais il s’agit de dissocier les sous-secteurs de l’IT pour une analyse plus fine. L'année a été difficile pour les "gagnants des confinements", car le ralentissement des taux de croissance combiné à des valorisations très élevées a entraîné d'importants reculs. Les sociétés "hyper-croissance" ont également chuté après que le marché ait commencé à prendre en compte la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt. Sur le plan opérationnel, la plupart des entreprises de cette catégorie continuent d'afficher d'assez bonnes performances.
Les sociétés de paiement ont enregistré des résultats assez médiocres (par exemple, Paypal -18 % en 2021, Visa +1 %). Les raisons sont la normalisation de la demande de commerce en ligne et le sentiment pessimiste sur le secteur dû à la crainte des perturbations liées aux fintechs. Les sociétés de semi-conducteurs ont continué à enregistrer de bonnes performances, les aspects structurels (numérisation) et cycliques (fort rebond de l'économie mondiale) y ont contribué.
Les valeurs de "qualité" ont plutôt bien performé, notamment au second semestre 2021. De nombreux investisseurs ont considéré des sociétés comme Alphabet , Microsoft ou Accenture comme des valeurs sûres avec des valorisations encore raisonnables par rapport aux autres noms de la tech.
Quelles sont les perspectives pour 2022 ?
Le ralentissement de la croissance et la hausse des taux d'intérêt réels sont les deux principaux risques pour le secteur des technologies en 2022. Un ralentissement de l'économie aurait un impact sur les entreprises cycliques, par exemple sur la plupart des sociétés de semi-conducteurs. Certaines branches du secteur sont probablement déjà en fin de cycle (par exemple, les composants pour PC et smartphones), tandis que d'autres, comme les puces automobiles, offrent encore un potentiel de redressement. Avec la poursuite de la normalisation post-pandémie, les entreprises "gagnantes" et "en hyper croissance" sont également toujours à risque.
Bien que les valorisations aient déjà baissé, la hausse des taux d'intérêt, attendue par la plupart des observateurs du marché, constitue un risque pour ces "actions long terme", où un taux d'actualisation plus élevé entraîne une baisse de la valeur des bénéfices futurs. Au cours des derniers mois, une corrélation claire a été établie entre la hausse des taux et la sous-performance des actions fortement valorisées, ce qui devrait se poursuivre si les taux continuent à augmenter.
Il existe également un risque d'effets de contagion sur les valeurs de croissance de qualité, notamment les méga- capitalisations technologiques qui ont enregistré de bonnes performances en 2021. Les valorisations sont encore raisonnables mais plus élevées que par le passé.
Avec des perspectives de croissance structurelle accélérées par la pandémie et une qualité généralement élevée (par exemple, des logiciels avec une part élevée de revenus cycliques, des bilans solides et de bonnes garanties économiques), les valeurs technologiques offrent toujours de bonnes opportunités à long terme selon nous.
Il est essentiel d'évaluer les opportunités et les risques dans le secteur des technologies. La meilleure stratégie consiste à s'en tenir aux valeurs de haute qualité présentant (a) de bonnes opportunités de croissance structurelle, (b) un faible risque de ralentissement de la croissance et (c) une valorisation encore raisonnable. Il se peut que ces titres sous-performent à court terme si les taux d'intérêt augmentent plus vite que prévu, mais la croissance compensera largement à long terme.
Nous recommandons toujours d'être prudent sur les noms à forte croissance en général, car les valorisations sont encore supérieures à la moyenne de long terme pour la plupart d'entre eux. En outre, nombre d'entre eux afficheront des taux de croissance normalisés suite à la pandémie en 2022. Lorsque les valorisations seront moins élevées, ces noms pourraient redevenir intéressants, mais nous n'en sommes pas encore là. Pour les noms cycliques, il faut être conscient du cycle. En particulier pour les semi-conducteurs, la performance relative se retourne généralement un trimestre ou deux avant le pic des taux de croissance.
Les marchés de l'automobile et des datas center semblent encore très attrayants, avec une accélération de la croissance en 2022, tandis que d'autres pourraient atteindre un pic cette année (dépenses en équipements semi-conducteurs, demande de PC, etc.). Enfin, mieux vaut éviter les entreprises dont la rentabilité n'est pas avérée, surtout si la concurrence est forte. Ces sociétés sous-performent généralement lorsque l'environnement monétaire se resserre.
Aucune des entreprises susmentionnées n’est visée par une recommandation d’investissement. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.