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Un contexte qui va rester favorable aux actifs risqués
Calendar05 Feb 2022
Thème: Investir

Perspectives 1

En dépit d’un climat financier plus volatil, marqué par les incertitudes au niveau monétaire et géopolitique, les stratégistes estiment qu’il ne faudra surtout pas se détourner des marchés boursiers. Les valorisations restent globalement attractives, et la qualité devrait prendre le pas sur les actions de croissance.

L’année 2022 va être marquée par les incertitudes autour de l’inflation. C’est en tout cas ce qui ressort clairement des différents avis que nous avons récemment récoltés chez les stratégistes. En général, ils s’attendent à une modération de la hausse des prix dans le courant de l’année, même s’il semble aujourd’hui clair que les autorités monétaires vont être forcées d’intervenir si l’inflation ne s’infléchit pas rapidement.

Transitoire qui dure

« Nous nous attendions à un environnement inflationniste transitoire, et même si cette période dure un peu plus longtemps que prévu, nous tablons toujours sur une modération de l’inflation au fil de l’année en cours », souligne William Davies (Global CIO chez Columbia Threadneedle Investments), notamment en raison d’une atténuation des dysfonctionnements dans les chaines d’approvisionnement. « Ce contexte va être globalement favorable aux gestionnaires actifs, qui sont en mesure de pouvoir sélectionner les sociétés susceptibles de résister à la volatilité sur les marchés ».

Un apaisement sur le front inflationniste est également attendu par Christophe Donay (Head of Asset Allocation & Macro Research chez Pictet Wealth Management), même s’il souligne que certains éléments (les salaires aux Etats-Unis notamment) pourraient s’avérer plus persistants qu’initialement prévu. « Le coronavirus pourrait également nous réserver de mauvaises surprises, aux effets que l’on peut toutefois espérer moins dévastateurs après la découverte de vaccins ».

Vivre avec le virus

« Nous avons appris à vivre avec ce virus, de sorte que son impact sur la société est appelé à s’amenuiser durant les prochains trimestres », estime pour sa part Didier Bouvignies (Associé-Gérant & Directeur des Gestions chez Rothschild Gestion). Il estime qu’en dépit de leur minimisation initiale des pressions inflationnistes, les autorités monétaires ont maintenu la confiance des marchés. « Le risque d’une inflation plus élevée est toutefois bien présent aux Etats-Unis, et je pense que les marchés sont aujourd’hui très complaisants quant à la capacité des banques centrales à gérer ces poussées d’inflation ».

Christophe Donay (Pictet Wealth Management) pointe également la situation géopolitique fragile dans plusieurs points du globe, également susceptibles de provoquer ponctuellement des périodes de forte volatilité. « Les marchés détestent autant que l’incertitude que d’être pris de court par les événements. Dans le même temps, le déploiement des montants épargnés par les ménages durant la pandémie aura pour effet de doper la croissance ».

Pricing power

Dans ce cadre, William Davies (Columbia Threadneedle Investments) estime que l’écart de performance entre les actions value et croissance devrait continuer à se réduire durant les prochains mois. « Nous continuons de privilégier les entreprises de qualité (bilan sain, avantages concurrentiels) qui génèrent des rendements appréciables sur le long terme. Les actions affichent des scores élevés en termes de durabilité sont également appelées à bien se comporter ».

Un avis globalement partagé chez Pictet Wealth Management, où César Pérez Ruiz (CIO & Head of Investments) souligne que le climat économique va nécessiter de pouvoir s’adapter rapidement. « Nous anticipons des performances positives en 2022, emmenées par les actions et les actifs alternatifs (actifs réels, notamment). Les entreprises les mieux positionnées seront celles disposant d’une capacité à fixer leur prix et à répercuter la hausse des coûts sur les consommateurs finaux ».

Pas de bulle

Didier Bouvignies (Rothschild Gestion) souligne qu’il n’y a pas de risque actuel quant à une bulle financière sur les marchés boursiers. « L’année dernière, les valorisations par rapport au taux sans risque ont peu varié, et les primes de risque sont actuellement proches de leur niveau historique, voire même au-dessus en Europe ». Il pense que les marchés boursiers devraient encore grimper, en dépit d’un début d’année plus chaotique. « Dans nos fonds flexibles, nous avons maintenu notre allocation élevée sur les actifs à risque ».

Pour les marchés émergents, William Davies (Columbia Threadneedle Investments) estime que la tendance devrait également être favorable, avec « des opportunités d’investissement qui peuvent être trouvées tant pour les actions que pour les obligations ». Même s’il émet des doutes sur les perspectives de croissance à moyen terme de la Chine, il pense que 2022 devrait être marquée par des mesures de relance plus ambitieuses dans ce pays. « Il faudra toutefois être très sélectif sur ce marché ».

Rising stars

Enfin, le contexte de hausse des rendements obligataires n’est généralement pas un bon signe pour la performance des marchés de taux, et il faut donc être prudent durant les prochains trimestres. William Davies (Columbia Threadneedle Investments) estime néanmoins que de bonnes surprises pourrait encore être trouvées dans la dette d’entreprise, notamment en visant les « rising stars », des sociétés susceptibles de voir leur note de crédit révisée à la hausse par les grandes agences de notation. « Si le ralentissement économique venait à se marquer davantage durant les prochains mois et si l’inflation se modère, nous assisterons probablement à une nouvelle phase de performance positive pour la dette souveraine ».