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Fund Insight - Metropole Gestion
Calendar29 Sep 2022
Thème: Fonds
Maison de fonds: ODDO BHF AM

Source : ODDO BHF AM

Malgré des publications de résultats solides, les craintes de récession continuent de dominer les marchés

Les sociétés européennes auront déjoué une fois de plus les pronostics les plus pessimistes. L’activité et les marges sont restées solides malgré un niveau d’inflation toujours élevé. Si le secteur de l’énergie a bien évidemment été favorisé dans un contexte de prix du pétrole toujours élevés, d’autres secteurs cycliques ont également bénéficié de révisions positives, à l’instar des valeurs industrielles, des biens de consommation cyclique ou des financières. Ces publications n’ont néanmoins pas atténué les craintes de récession.

La possibilité qu’un évènement négatif se matérialise dans les prochains mois ne constitue pas en soi une raison pour réduire le risque et modifier nos portefeuilles

L’inflation, les décisions de resserrement monétaire observées à travers le monde pour la contrôler, ainsi que les incertitudes, à l’approche de l’hiver, sur l’approvisionnement énergétique en Europe, ont dominé les discussions. Ces dernières s’emploient pour l’essentiel à deviner quand interviendra le pic d’inflation, le « pivot » de la Fed, le début de la récession ou encore son ampleur. Ces interrogations ont comme caractéristique commune d’être focalisées sur le court terme. Le retour de l’inflation à laquelle nous assistons depuis plusieurs mois n’est pas un phénomène transitoire. Bien qu’exacerbé par les évènements sanitaires ou géopolitiques récents, les arguments sont nombreux pour considérer que le niveau d’inflation sera probablement plus élevé dans la prochaine décennie que dans les précédentes : renversement des tendances lourdes de la mondialisation et de la démographie, transition énergétique… Evaluer l’impact que pourrait avoir ce changement de régime sur le niveau de marge normative d’une entreprise importe davantage que de déterminer le pic d’inflation car il constitue le déterminant essentiel de la valeur industrielle d’une entreprise.

De la même manière, la possibilité qu’un évènement négatif se matérialise dans les prochains mois ne constitue pas en soi une raison pour réduire le risque et modifier nos portefeuilles. Cela pourrait se justifier si cet évènement n’était pas correctement reflété dans la valorisation des sociétés ou si la matérialisation de celui-ci les entrainait vers une situation financière extrêmement difficile. Evaluer le risque qu’une récession se matérialise, que cela soit dans le cas présent provoqué par des politiques monétaires agressives ou par la survenance d’une crise énergétique majeure, parait presque secondaire. Les cycles économiques sont par nature une succession de périodes de croissance et de récession. Notre travail, en tant que gérant Value, est de nous assurer que les sociétés que nous détenons en portefeuille pourront affronter les périodes les plus difficiles et s’adapter aux transformations de long terme. Nous sommes des investisseurs, pas des traders. Nous ne fondons pas nos décisions d’investissements sur des prévisions macroéconomiques, ni sur des évènements de court terme, pas plus que sur le momentum.

La gestion Value aboutit régulièrement à faire l’inverse de ce que la majorité des investisseurs pense, en particulier dans les périodes extrêmes. Etablir et maintenir un processus d’investissement Value requiert de défendre des portefeuilles idiosyncratiques qui pourraient être jugés, dans des périodes de grandes incertitudes et aux yeux de la sagesse conventionnelle, totalement imprudents. Même si adopter un comportement contrariant peut être difficile, nous savons par expérience que c’est une qualité indispensable pour construire des performances de long terme.