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« Nous profitons des opportunités sur les marchés »
Calendar29 Nov 2022
Thème: Investir
Maison de fonds: Rothschild & Co

Dans un contexte économique qui s’annonce délicat pour les prochains mois, les spécialistes de Rothschild & Co estiment qu’il faut rester à l’affut des opportunités qui vont se présenter sur le marché.

« Nous constatons actuellement une perte de dynamisme économique de plus en plus visible », souligne Marc-Antoine Collard (Chef Économiste & Responsable de la recherche chez Rothschild & Co). « Les indicateurs de confiance pointent un détérioration notables de l’activité économique dans de nombreuses économies, avec une période de croissance fragile qui va se prolonger, plus particulièrement en Europe ».

Pressions inflationnistes

Il souligne à ce titre que l’indicateur avancé composite des économies de l’OCDE pointe actuellement sur un niveau de faiblesse qui n’avait plus été observé depuis la crise de 2008. Par rapport à cette époque, la Chine ne semble toutefois pas être en mesure de prendre le relai pour relancer la machine économique mondiale. « L’impact de la politique Zéro-Covid sur l’économie chinoise est toujours prononcé, tandis que l’activité est également freinée par la déroute du secteur immobilier ».

Dans le même temps, les pressions inflationnistes, accentuées par la guerre en Ukraine, ont provoqué des réactions vigoureuses de la part des autorités monétaires, avec des taux directeurs qui se sont envolés dans la plupart des grandes économies. Marc-Antoine Collard souligne toutefois qu’il existe actuellement de nombreux éléments qui pointent vers un repli de l’inflation durant les prochains mois.

Il pointe notamment « une accalmie sur les frais de transport et les prix de la plupart des produits de base, en raison du ralentissement de la demande intérieure provenant de la Chine. Dans le même temps, diverses enquêtes indiquent que les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement se résorbent progressivement ».

Chaînes d’approvisionnement

« La croissance des salaires a toutefois accéléré dans de nombreux pays, ce qui risque de retarder la baisse de l’inflation ». Il pointe notamment diverses négociations récentes en Europe et en Amérique du Nord qui ont débouché sur des augmentations salariales significatives dans plusieurs secteurs de l’économie. « La Reserve Fédérale reconnaît la nécessité actuelle d’affaiblir le marché du travail américain afin de limiter une accélération incontrôlée des salaires ».

Marc-Antoine Collard s’attend à une poursuite de la hausse du taux directeur de la Fed, qui devrait atteindre 4,5% d’ici la fin de l’année, pour atteindre ensuite un sommet à 4,75% dans le courant de l’année prochaine. « Le président de la Fed, Jérôme Powell, a toutefois mis en garde à plusieurs reprise contre un assouplissement prématuré de la politique monétaire, et un infléchissement des données économiques sera nécessaire pour observer un changement de politique monétaire ».

Recherche d’opportunités

Du côté des gestionnaires de fonds mixtes, Emmanuel Petit (co-gestionnaire de R-co Valor Balanced) souligne que « les marchés financiers sont aujourd’hui concentrés sur les publications macroéconomiques », avec une inflexion qui est observée sur les données d’inflation depuis quelques mois. « En outre, la composante immobilière devrait également commencer à contribuer à une modération de la hausse des prix durant les prochains mois aux Etats-Unis ». Le pic d’inflation en Europe devrait toutefois se produire plus tard, probablement pas avant 2023.

Sur la poche « actions », Yoann Ignatiew (co-gestionnaire du fonds R-co Valor et R-co Valor Balanced) souligne que le secteur du luxe (et LVMH plus particulièrement) a contribué positivement à la performance durant les derniers mois. « Le secteur de la technologie en revanche s’affiche comme plus mauvais contributeur impacté par la hausse des taux obligataires. Nous pensons néanmoins que de belles opportunités sont à saisir sur certains titres. Le sentiment particulièrement prudent des investisseurs les a poussé à constituer des réserves de cash, et une bonne nouvelle pourrait très vite les décider à déployer cette part de liquidités ».

Investment grade

Sur la poche obligataire, Emmanuel Petit souligne que les performances ont été négatives pour l’ensemble des classes d’actifs, avec notamment des reculs de 15% pour la dette d’entreprise (investment grade et high yield). « D’un point de vue sectoriel, les financières et particulièrement les dettes subordonnées sont à la peine ». Il souligne que le niveau actuel des rendements sur l’Investment Grade font de ce segment une zone attractive sur marché obligataire.

« Nous saisissons des opportunités sur les marchés primaire et secondaire, sur des maturités intermédiaires, et avec un risque de crédit limité. Nous avons également effectué quelques arbitrages, en vendant des obligations relativement chères pour profiter d’opportunités sur le marché primaire ». A l’inverse, le poids de la poche à haut rendement a été légèrement descendu à moins de 20% de la poche obligataire.