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Comment la croissance des émissions d'obligations vertes affectera-t-elle les marchés obligataires en 2023 ?
Calendar07 Feb 2023
Thème: ESG
Maison de fonds: M&G Investments

Par Mario Eisenegger, Gérant de fonds ESG, équipe Public Fixed Income de M&G

Marioeisenegger
Mario Eisenegger
Le mouvement actuel vers le « net zéro » va sans aucun doute rester au centre de l’attention des investisseurs obligataires tout au long de 2023. Les marchés obligataires vont surveiller de près l’offre d’obligations étiquetées ESG, la poursuite de l’écologisation des programmes des banques centrales et l’importance croissante attachée aux normes relatives à la communication extra-financière.

Si l’offre d’obligations ESG a baissé au même rythme que l’offre globale d’obligations au cours de l’année écoulée, les émissions estampillées ESG ont toutefois augmenté en pourcentage de l’offre totale d’obligations d’entreprises. Près de 29 % des émissions d’obligations d’entreprises « investment grade » libellées en euro ont été assorties d’une forme de label ESG dont le plus répandu a de loin été celui des obligations vertes. La poursuite des efforts soutenus de l’Europe en faveur d’un système énergétique durable devrait favoriser les émissions d’obligations vertes en 2023. Cependant on peut s’attendre à une augmentation des émissions d’obligations vertes sous l’impulsion du secteur des services aux collectivités, principal fournisseur d’instruments obligataires verts en raison de dépenses d’investissement toujours élevées.

Selon moi, les banques centrales européennes devraient prendre des mesures supplémentaires pour intégrer le changement climatique dans leurs décisions de politique monétaire. Même si la BCE s’est donné pour mission de contenir l’inflation en donnant le coup d’envoi de son programme de resserrement quantitatif en 2023, elle demeure néanmoins le principal vecteur potentiel des flux obligataires européens. Par conséquent, la position de la BCE sur le climat a toutes chances de servir de modèle à l’ensemble du marché. La manière dont les banques centrales mettent en œuvre les orientations climatiques dans le cadre de leur programme d’achat d’obligations d’entreprises ou de leur politique de collatéral devrait être surveillée de près par les investisseurs obligataires en 2023.

Avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes de publication du règlement SFDR, le troisième point de mire cette année sera la manière dont le secteur de la gestion d’actifs interprète les règles données par la Commission européenne sur les investissements durables et alignés sur la Taxonomie européenne. Je pense que la disponibilité d’investissements alignés sur la Taxonomie de l’UE sur les marchés de la dette cotée va demeurer rare pour le moment, une situation qui pourrait, sous l’effet d’une demande accrue en faveur de ces titres, se traduire par une dynamique de prix intéressante pour les investisseurs obligataires.