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Les modèles sont brisés - Perspectives Saxo T1
Calendar08 Feb 2023
Thème: Investir

Saxo, le spécialiste du trading et de l’investissement en ligne, a publié ce jour ses perspectives relatives au premier trimestre de 2023 pour les marchés mondiaux ; cette publication inclut des idées commerciales au sujet des actions, des marchés de change, des devises, des matières premières et des obligations, à quoi s’ajoute une série de sujets macroéconomiques dominants ayant des répercussions sur les portefeuilles de la clientèle.

Dans ce communiqué de presse :

- Les modèles sont brisés – Steen Jakobsen
- Une phase de transition douloureuse pour les actions – Peter Garnry
- La réouverture de la Chine sera à l’origine d’une nouvelle année forte pour les matières premières – Ole Hansen
- L’euro et le yen japonais pourraient s’avérer être des lieux sur durant la première moitié de l’année – John Hardy
- La crise énergétique et l’appauvrissement des travailleurs sont toujours synonymes d’une Europe brisée – Christopher Dembik
- La réouverture de la Chine pourrait être favorable aux actifs australiens – Jessica Amir
- La démondialisation crée des opportunités en Asie – Charu Chanana
- Remise en état du moteur de croissance cassé de la Chine – Redmond Wong
- Le portefeuille « équilibré » 60/40 est là pour rester, pour le moment – Peter Siks

Les modèles économiques et les hypothèses sur la façon dont les cycles du marché sont censés fonctionner avaient prévu une récession aux États-Unis vers la seconde moitié de 2022. Cette concrétisation fut un échec, et le pays va probablement connaître un « atterrissage en douceur » ou une récession peu profonde. Dans ses perspectives trimestrielles, Saxo se demande s’il est possible de revenir aux normes économiques mondiales d’avant la pandémie et l’invasion de l’Ukraine, ou s’il est temps de s’adapter à un nouveau paradigme et d’abandonner ces modèles cassés.

En effet, l’accent doit être mis non plus sur l’économie numérique immatérielle, mais sur l’économie réelle. Pour Steen Jakobsen, Chief Investment Officer chez Saxo, « dans le S&P 500, 90 % de la valeur du marché est constituée de biens incorporels. Cela signifie que l’économie réelle est trop petite pour les ambitions de la politique budgétaire et monétaire, la transformation verte et la digitalisation mondiale. »

« Pour le premier trimestre, nous pensons qu’il faudrait se concentrer davantage sur la construction d’infrastructures, la production d’énergie moins chère et respectueuse de l’environnement et l’amélioration de la productivité. »

« Ce qui va relancer l’économie réelle, c’est le revirement du président XI sur la politique zéro covid, les entreprises technologiques et le logement. Ce changement de politique – probablement l’événement le plus important de 2023 – se traduira par un soutien renouvelé aux dépenses budgétaires – dont une grande partie dans les infrastructures –, un soutien au crédit immobilier, une expansion des bilans des banques publiques et une réouverture de l’économie. »

« Toutefois, les mois à venir seront sans doute encore dominés par la lutte entre un atterrissage en douceur et une récession. Les modèles sont cassés, mais avant d’en changer, nous verrons probablement le marché fixer le prix d’un nouveau cycle de prolongation et de simulation au premier trimestre. »

Une transition de phase douloureuse pour les actions

En 2022, nous avons vu les entités prospères de la mondialisation trébucher sur une phase de transition sans précédent. Ce qui se trouve de l’autre côté est difficile à prédire, mais l’idée de Saxo est que ce qui a réussi pendant la mondialisation réussira moins dans un monde dirigé par la géopolitique et l’évolution vers un monde bipolaire dirigé par deux systèmes de valeurs différents. Les modèles brisés qui fonctionnaient très bien jusqu’à présent seront en difficulté à l’avenir.

Peter garnry
Peter Garnry
Peter Garnry, Head of Equity Strategy chez Saxo, affirme : « La digitalisation – une force dominante sur les marchés boursiers depuis la Grande Crise Financière – a vacillé depuis les vaccins Covid-19. La réouverture plus rapide que prévue a déclenché une demande dans le monde physique. Les industries axées sur le matériel en sont à leur troisième année de surperformance par rapport au monde immatériel – une tendance qui ne fait que commencer. »

« Les actions américaines vont également perdre leur domination sur leurs homologues européennes. Avec l’accélération de la démondialisation, la guerre en Ukraine qui amplifie la crise énergétique et un monde qui a besoin d’actifs physiques, l’Europe aura tout à gagner de cette évolution. Les marchés d’actions européens comptent beaucoup plus d’entreprises qui prospéreront dans ce nouvel environnement dans les domaines des technologies de l’énergie verte, de l’exploitation minière, de l’automatisation, de la robotique et des composants industriels avancés. »

« Les entreprises qui sont préparées à une hausse des taux d’intérêt, à une réinitialisation des salaires et à une inflation élevée sont celles qui offriront un rendement élevé du capital d’investissement ou une marge d’exploitation élevée, combiné(e) à des valorisations moins excessives des actions. » « Au niveau national, les pays exportateurs comme l’Allemagne, la Corée du Sud, et surtout la Chine, qui ont connu le succès au cours des décennies précédentes, vont probablement commencer à perdre du terrain au profit de pays comme l’Inde, le Vietnam et l’Indonésie, ainsi que de régions comme l’Europe centrale, l’Europe de l’Est et l’Afrique du Nord, dans la mesure où l’industrie manufacturière trouve de nouveaux foyers. »

« Les pays situés au sud du Sahara seront également plus prospères, car ils connaîtront un boom des investissements dû à la soif d’énergie et de matériaux de l’Europe, la Russie étant exclue de l’équation. Plus près des États-Unis, le Mexique bénéficiera du secteur manufacturier et les pays d’Amérique du Sud profiteront du super cycle des matières premières. »

La réouverture de la Chine sera à l’origine d’une nouvelle année forte pour les matières premières

Un commerce prudent et préventif – à quelques exceptions près – est ce qui décrit le mieux l’action des prix dans le secteur des matières premières en ce début d’année 2023, une année qui, espérons-le, sera moins dramatique et moins volatile que l’année dernière, où l’indice Bloomberg Commodity Total Return s’est envolé pour enregistrer un gain de 38 % au premier trimestre, avant de baisser pendant le reste de l’année et de clôturer avec un gain de 16 %. Il s’agissait d’un rendement très respectable compte tenu de la hausse du dollar et du fait que les acteurs du marché ont passé le second semestre à s’inquiéter de plus en plus d’une récession.

Ole hansen
Ole Hansen
« L’événement macroéconomique clé qui déterminera les développements en 2023 s’est déjà produit. Le brusque changement de cap du gouvernement chinois, qui s’éloigne de sa politique zéro covid pour rouvrir et relancer son économie, aura un impact majeur sur la demande de matières premières à un moment où l’offre de plusieurs matières premières clés, allant de l’énergie aux métaux et à l’agriculture, reste serrée », déclare Ole Hansen, Head of Commodity Strategy chez Saxo.

« En outre, le sentiment de risque sera probablement aussi soutenu par une baisse continue et généralisée du dollar, alors que l’inflation américaine continue de ralentir, ce qui soutiendra un nouveau ralentissement de la trajectoire de relèvement des taux de la Fed. »

« Par ailleurs, la probabilité accrue qu’une nouvelle récession ne se matérialise pas ou soit plus faible que prévu peut également déclencher une réaction des négociants financiers et physiques, qui reconstituent leurs positions et leurs stocks en prévision d’une demande plus forte. »

« Le secteur des matières premières poursuit sa route vers des prix plus élevés et, même si la vitesse de l’ascension va ralentir, nous prévoyons que l’offre des matières premières clés aura du mal à répondre à la demande pendant plusieurs années. Dans cette optique, nous prévoyons une autre année positive pour les matières premières, ce qui se traduira par une hausse de plus de 10 % de l’indice Bloomberg Total Return. »

L’euro et le yen japonais pourraient s’avérer être des lieux sur durant la première moitié de l’année

Le quatrième trimestre a été marqué par un recul massif du dollar, le marché n’ayant pas tenu compte de la tentative de la Fed de maintenir le taux directeur « plus haut pendant plus longtemps », ce qui a profondément inversé la courbe des taux américains. Pendant ce temps, la BCE a rattrapé son retard dans son cycle de resserrement, et le yen a rebondi avec force, la Banque du Japon étant arrivée à la fête du resserrement au moment même où les banques centrales d’autres pays tentent de l’interrompre. Le renminbi chinois a également évité la catastrophe après un changement désorientant de politique.

John hardy
John Hardy
Pour John Hardy, Head of FX Strategy chez Saxo, « l’année 2023 risque d’être difficile pour les devises si le marché baissier du dollar ne parvient pas à maintenir sa progression, mais l’euro et le yen pourraient surperformer. »

« À l’aube de 2023, nous constatons que le marché exprime une confiance croissante dans une issue désinflationniste pour les États-Unis. Malgré la persistance du récit du ‘plus haut pour plus longtemps’ de la Fed et le fait que le FOMC ait placé la prévision médiane des taux des Fed Funds au-dessus de 5 % pour cette année lors de sa réunion de décembre 2022, le marché est heureux de continuer à réduire les attentes de la Fed d’ici la fin de l’année. »

« Toutefois, Saxo estime qu’il est très improbable que le contexte désinflationniste puisse persister longtemps dans un monde sous-investi qui s’efforce de s’éloigner des chaînes d’approvisionnement fragiles et mondialisées, de moderniser et de rendre plus écologique son système énergétique et de s’armer pour faire face aux nouveaux impératifs de sécurité nationale. »

« Ainsi, tout ralentissement de la croissance nominale s’avérera superficiel et la croissance s’accélérera à nouveau grâce au rebond de la demande de matières premières avec le retour de la Chine en ligne. Dans l’intervalle, le dollar peut occasionnellement se redresser fortement si le marché doit reconsidérer la trajectoire qu’il prévoit pour la Fed l’année prochaine, et si cet ajustement entraîne de nouveaux planchers de marché baissier pour les actifs risqués, notamment les actions américaines. »

« Les ingrédients d’une vente durable du dollar comprendraient la fourniture de liquidités par la Fed et un rebond mondial du sentiment de risque, le second étant aussi important que le premier. Au cours des deux derniers cycles, les grandes ventes d’USD n’ont eu lieu que lorsque la Fed a fourni des liquidités massives après une sorte de crise mondiale. Cependant, la Fed poursuit son resserrement. »

« Un ralentissement des bénéfices des entreprises et les craintes de récession pourraient entraîner un retour du dollar en tant que valeur refuge à certains moments du premier semestre de cette année, même s’il reste en deçà du pic du cycle. Plus loin dans la courbe, bien après le premier trimestre, lorsque l’inflation s’accélérera à nouveau au-delà d’une éventuelle peur de la croissance à court terme et de l’actuelle baisse trompeuse de l’inflation, le dollar pourrait finalement baisser de manière significative, la Fed devant fournir des liquidités pour assurer un marché du trésor ordonné, même sans réduire significativement les taux ou sans les réduire du tout. Pensez QE sans ZIRP – un nouveau paradigme qui casse l’ancien modèle. »

La crise énergétique et l’appauvrissement des travailleurs sont toujours synonymes d’une Europe brisée

Christopher dembik
Christopher Dembik
La baisse des prix de l’énergie, l’absence de pannes d’électricité (résultant à la fois de la diversification de l’approvisionnement en énergie et de meilleures conditions météorologiques) et la résilience des données (notamment en Allemagne) poussent les prévisionnistes à revoir leurs prévisions de récession pour 2023. Le PIB du consensus de la zone euro pour 2023 passe de moins 0,1 % à 0,0 %, ce qui représente une évolution modeste mais significative. « Nous avons été trop pessimistes à propos de la zone euro », déclare Christopher Dembik, Head of Macro Analysis chez Saxo.

« Chez Saxo, nous ne sommes pas aussi optimistes que certains. Toutefois, nous pensons avec confiance que la zone euro pourrait éviter une récession cette année avec un objectif de croissance du PIB proche de 0,3 à 0,4 %. »

« Dans l’ensemble, nous sommes d’avis que le consensus était et reste trop pessimiste quant à la croissance du PIB de la zone euro pour 2023. Cependant, l’Europe est toujours brisée. »

« La crise énergétique reste un risque majeur pour l’hiver prochain – l’UE étant toujours réticente à adopter l’énergie nucléaire et incapable d’avancer rapidement sur le projet d’une réforme du marché de l’électricité. »

« Alors que la BCE s’attend à une augmentation substantielle des salaires, nous constatons que les travailleurs s’appauvrissent en fait dans la plupart des pays. Plusieurs entreprises qui ont bénéficié des périodes anormales de taux d’intérêt négatifs vont maintenant être confrontées à un moment de vérité – beaucoup d’entre elles vont probablement faire faillite. »

La réouverture de la Chine pourrait être favorable aux actifs australiens

La Chine visant une croissance du PIB de 5 % lors de sa réouverture après trois ans, les dépenses d’infrastructure chinoises seront probablement boostées en 2023, tout comme le secteur énergétique gourmand en charbon pour les stimuler.

Jessica amir
Jessica Amir
Jessica Amir, Market Strategist chez Saxo, déclare : « Les investisseurs ont commencé à augmenter leur exposition aux secteurs du charbon et des métaux, car ils bénéficieront probablement de l’accélération des achats de la Chine, le plus grand consommateur de matières premières au monde, au cours du premier semestre 2023. Les prix des métaux ont déjà augmenté de 20 à 50 % et les perspectives d’approvisionnement restent limitées. »

« Pour éviter une pénurie d’électricité, la Chine a augmenté sa production de charbon thermique, visant à produire un record de 4,6 milliards de tonnes cette année, tandis qu’elle a également commencé à acheter du charbon australien pour la première fois en deux ans, signe que les réserves nationales sont limitées. »

« La réouverture de la soupape de sécurité des approvisionnements en charbon importé pourrait refroidir ce qui a été un marché chaud à la fin de 2022, avec une entreprise de charbon comme Whitehaven Coal qui a vu la plus grande croissance des bénéfices et un prix de l’action qui a augmenté de plus de 300 % en 2022. Cela pourrait également signifier que les investisseurs peuvent potentiellement retirer les capitaux et les bénéfices excédentaires des marchés de l’énergie et les déplacer vers les marchés des métaux, étant donné que les ingrédients sont là pour une forte poussée des métaux. »

La démondialisation crée des opportunités en Asie

En Asie, la dépendance vis-à-vis de la Chine s’atténue, car de nouveaux liens dans la chaîne d’approvisionnement et une coopération régionale accrue devraient permettre à la région de surpasser ses performances en 2023.

Charu chanana
Charu Chanana
Charu Chanana, Market Strategist chez Saxo, déclare : « Les actions asiatiques ont entamé l’année 2023 en fanfare, l’indice MSCI Asia Pacific et l’indice MSCI Emerging Markets étant entrés dans un marché haussier en janvier, dépassant l’indice américain S&P 500. Cette évolution s’explique en grande partie par les changements de politique de la Chine et la faiblesse du dollar américain. »

« Toutefois, les risques d’un ralentissement de l’économie mondiale et d’une inflation plus élevée pendant une longue période ne peuvent être écartés. Les perspectives de la demande intérieure en Asie sont également remises en cause par la hausse des taux d’intérêt observée en 2022. Entre-temps, les risques géopolitiques restent en jeu, ce qui assombrit les perspectives. »

« L’autre élément clé à prendre en compte sera le fait que la dépendance de l’Asie vis-à-vis de la Chine s’amenuise, ainsi que le montre la surperformance de la région en 2022 malgré le ralentissement de la Chine. Avec la réouverture de la Chine, nous sommes susceptibles d’assister à l’émergence de nouveaux modèles de chaînes d’approvisionnement et à un renforcement de la coopération régionale, ce qui augmentera l’importance de l’Asie dans l’économie mondiale. »

« L’escalade des guerres commerciales et technologiques entre les États-Unis et la Chine a incité de nombreuses entreprises à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement pour réduire les risques liés aux sanctions. La pandémie avait déjà mis en évidence la nécessité de s’attaquer aux risques de concentration, car les chaînes d’approvisionnement pour tout, des composants industriels de base aux fournitures médicales et même au papier toilette, dépendaient excessivement de la Chine. »

« Enfin, l’invasion de l’Ukraine et l’impact en résultant sur les approvisionnements en gaz de l’Europe ont défini un programme précis pour de nombreux pays traditionnellement alignés sur la politique étrangère des États-Unis, afin de réfléchir à la résilience de la chaîne d’approvisionnement, d’éviter de dépendre trop fortement de la Russie ou de la Chine et de s’approvisionner plutôt auprès de pays amis. »

Remise en état du moteur de croissance cassé de la Chine

Redmond wong
Redmond Wong
Les tentatives de la Chine pour consolider son économie en supprimant ses restrictions en matière de covid, en soutenant le secteur de l’immobilier, en mettant fin à la répression des sociétés de plateformes Internet et en essayant de dégeler les relations avec ses principaux partenaires commerciaux sont autant de facteurs favorables à une reprise du cycle d’impulsion du crédit. « Les impacts combinés tendent à soutenir de nouvelles reprises des actions chinoises au premier trimestre et fournissent un appui aux matières premières et à la croissance mondiales », déclare Redmond Wong, Market Strategist chez Saxo.

« Comme nous l’avons indiqué dans nos perspectives des troisième et quatrième trimestres de l’année dernière, la Chine s’est orientée vers un nouveau paradigme de développement économique, abandonnant son modèle à forte intensité de main-d’œuvre, à forte intensité énergétique et orienté vers l’exportation, qui a constitué l’épine dorsale du développement de l’économie chinoise au cours des décennies précédentes, pour se concentrer sur les industries à forte valeur ajoutée, l’autonomie et la puissance nationale globale. »

« La croissance économique s’étant arrêtée, la remise en état et la relance du moteur économique ont entraîné un changement rapide des politiques. En novembre 2022, les autorités sanitaires chinoises ont assoupli les directives relatives aux mesures de confinement de la pandémie dans le pays, avec une série d’autres assouplissements, puis l’abandon de la politique dynamique du zéro covid en décembre 2022. »

« Au-delà de l’onde de choc initiale de l’infection par le virus du Covid-19 dans tout le pays en décembre et au début de cette année, les investisseurs comptent à juste titre sur la réaccélération ultérieure des activités économiques et l’expansion du crédit. Le dossier d’investissement pour les actions chinoises au premier trimestre est solide. »

Le portefeuille « équilibré » 60/40 est là pour rester, pour le moment

L’année d’investissement 2022 a été extraordinaire, car les actions et les obligations ont subi une forte baisse – une combinaison inhabituelle pour l’investisseur moderne. En fait, le portefeuille « équilibré » traditionnel, composé de 60 % d’actions et de 40 % d’obligations, a enregistré la pire performance nominale depuis 1871.

Peter siks
Peter Siks
Peter Siks, formateur d’investisseurs à la Saxo Academy, déclare : « L’idée du portefeuille 60/40 repose sur l’hypothèse que la croissance récompense les actions du portefeuille, tandis que la partie obligataire remplit une sorte de fonction tampon génératrice de revenus et de diversification en cas de ralentissement, en raison des dernières années au cours desquelles les obligations étaient le plus souvent négativement corrélées aux actions. »

« Le rendement sur les 40 dernières années pour le portefeuille 60/40 a été d’environ 7,5 % par an avec une volatilité de 8,9 %. Mais avec l’année d’investissement désastreuse qu’a été 2022, peut-on affirmer que le portefeuille 60/40 devrait appartenir au passé ? »

« Malgré une année désastreuse, le portefeuille 60/40 n’est pas mort, et les rendements attendus des actions et des obligations se sont nettement améliorés. Les actions sont moins chères qu’il y a environ deux ans, et les obligations retrouvent des rendements nominaux positifs dans le pire des cas (et même des rendements réels positifs si l’inflation continue de baisser cette année). »

« Bien sûr, les facteurs déterminants restent la croissance des bénéfices des entreprises et la politique des taux d’intérêt des banques centrales. Nous supposons que la réouverture de la Chine contribuera à la rentabilité des entreprises du monde entier. Saxo est également d’avis que les États-Unis ne connaîtront pas de récession, ou une récession très légère. En outre, l’inflation se stabilisera à des niveaux légèrement plus élevés que le consensus actuel, mais cela aura un effet haussier limité sur les taux d’intérêt. »