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Les opérateurs de télécommunication africains en faveur de l’inclusion sociale et de la diversité des sexes
Calendar08 Mar 2023
Thème: Investir
Maison de fonds: M&G Investments

Par Thembeka Stemela Dagbo, Gérante du fonds M&G (Lux) Diversity & Inclusion Fund

En Afrique, les femmes bénéficient particulièrement des solutions mobiles, de données et financières fournies par les entreprises de télécommunications locales. Dans les régions sous-pénétrées, ces opérateurs télécoms atteignent des millions de personnes défavorisées.

L’exclusion financière est souvent considérée comme l’une des barrières sociétales les plus néfastes touchant les femmes de manière disproportionnée dans le monde entier. Le problème est particulièrement préoccupant dans les zones reculées des économies émergentes et en voie de développement, où l’accès aux services bancaires et financiers peut être extrêmement limité.

Tout aussi pernicieuse, mais peut-être moins présente dans la conscience du grand public, est la question des barrières de communication : des groupes vulnérables sont exclus des réseaux de télécommunications, les rendant ainsi incapables d’effectuer des transactions basiques comme des paiements mobiles. Et là aussi, malheureusement, cette entrave touche de manière disproportionnée les femmes de ces communautés.

Les sociétés africaines de télécommunications et de pylônes jouent un rôle dans la lutte pour la diversité des sexes dans un secteur où le nombre de femmes est historiquement faible. Selon une étude de la GMSA, les femmes représentent moins de 40 % des effectifs mondiaux dans les trois quarts des sociétés de télécommunications interrogées. La représentation des femmes au sein du personnel varie de 10 % à 52 % dans certaines entreprises. L’Afrique présente des tendances similaires.

Apporter des solutions à l’économie informelle

Les compagnies de télécommunications africaines ont un rôle déterminant à jouer dans la fourniture de solutions mobiles, de données et financières dans les régions sous-pénétrées, pour atteindre des millions de personnes défavorisées. Les femmes bénéficient tout particulièrement de ces solutions : 60 % d’entre elles en Afrique subsaharienne sont financièrement exclues1 et dépendent donc des solutions de paiement mobile et de la connectivité pour effectuer des transactions et réaliser des opérations bancaires. C’est d’autant plus important que près de 90 % des femmes d’Afrique subsaharienne travaillent dans l’économie informelle. Par conséquent, si les opérateurs africains de télécommunications ou de pylônes de communication ont joué un rôle clé dans l’inclusion sociale des femmes et des populations défavorisées au sein de leurs communautés, ils ont également un rôle à jouer pour favoriser une plus grande inclusion des femmes dans un secteur qui reste dominé par les hommes.

Améliorer la représentation en s’attaquant aux obstacles à la sécurité

En Afrique, la faible représentation des femmes est due à des facteurs tels que la faible participation des femmes aux filières d’études scientifiques et techniques et le manque de leadership féminin et d’opportunités de mentorat pour les talents débutants et en devenir. Toutefois, la sécurité demeure un frein important. Les risques majeurs dans le secteur sont notamment la conduite et le travail en hauteur. Mais, en dehors de ces risques, les femmes sont confrontées à des problèmes de sécurité lors des déplacements vers et depuis les lieux de travail et dans les zones reculées, ce qui a créé des obstacles pour elles dans ce domaine. Par conséquent, les grands acteurs des télécommunications et des pylônes en Afrique jouent un rôle de plus en plus actif dans la promotion de la diversité des sexes. Cette démarche ne se limite pas à la représentation au sein des conseils d’administration, mais s’étend également à la main-d’œuvre, ce qui permettra de créer un solide réservoir de talents et de leadership féminins pour les années à venir.

Les pionniers du secteur

Des entreprises telles que Safaricom ont fait de grands progrès en matière de diversité des sexes, avec une représentation des femmes d’au moins 35 % au conseil d’administration et aux postes de direction. Elle est également l’une des rares entreprises à avoir atteint une parité hommes-femmes dans ses effectifs. Ce résultat est le fruit d’efforts considérables visant à donner accès à des opportunités en matière d’éducation, à investir dans les femmes au sein de sa chaîne d’approvisionnement et à créer un solide vivier de talents grâce à d’ambitieux programmes de formation et de mentorat.

Chez Helios Towers, si le conseil d’administration témoigne d’une solide représentation des femmes de 40 %, cette dernière au sein de la direction et du personnel est cependant relativement plus faible à 24 %. Mais, l’objectif est d’atteindre une diversité de 30 % au sein du personnel d’ici 2026 grâce à des efforts similaires et en s’attachant à améliorer les mesures de sécurité et la formation pour le travail sur le terrain. Étant donné que Helios est présente dans 9 pays, tous empreints de différences culturelles, la promotion d’une plus grande diversité des sexes dans ses activités africaines peut s’avérer plus difficile que pour des concurrentes opérant sur des marchés plus concentrés. En outre, le secteur des pylônes de communication mobile possède ses propres difficultés sécuritaires et physiques pour les femmes.

En conséquence, même s’il est impossible d’établir des comparaisons directes, il est toutefois encourageant de constater que les deux entreprises ont à cœur d’améliorer ou de pérenniser une grande diversité. Il est positif de les voir prendre au sérieux leur rôle de promoteur de l’inclusion sociale au sein de leurs communautés, tout en le faisant d’une manière plus inclusive à l’attention des femmes.