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Les règles d’or pour investir
Calendar28 Aug 2023
Thème: Investir
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Parmi les fonds proposés par La Financière de l’Echiquier, Echiquier World Equity Growth est certainement un des plus performants et populaires, avec des encours sous gestion qui dépassent le milliard d’euros (en additionnant les fonds de droit français et luxembourgeois). Ce produit a dégagé une performance annualisée supérieure à 10% durant la dernière décennie (pour le fonds français) et à 6,5% pour les cinq dernières années (pour le fonds luxembourgeois).


Trente ans d’expérience


La principale caractéristique de ce produit vient de la gestion très concentrée proposée par David Ross, CFA depuis 2014, avec des choix souvent « contrariants » et qui n’hésite pas à prendre des partis forts. « Durant ma longue carrière (commencée en 1991), j’ai remarqué des erreurs que les investisseurs ont l’habitude de faire. Une grande partie de mon travail de gestionnaire consiste à tenter de ne pas les répéter ». Dans cette optique, il met en avance une liste de règles qu’il applique consciencieusement afin de parvenir à naviguer dans un monde boursier qui se caractérise toujours par une grande confusion. « Ces règles contribuent en partie à donner un peu de sens au chaos ambiant, afin de prendre plus facilement des décisions dans le portefeuille ».


    1. Les bonnes actions sont rarement bon marché, les actions bon marché rarement excellentes. « Les actions sont souvent décotées pour une bonne raison, et c’est par exemple rarement une bonne idée d’acheter les banques lors d’une crise bancaire ». Par ailleurs, il souligne que le rapport cours/bénéfice de Mastercard était de 33 en 2017, et qu’il est encore largement supérieur à 30 aujourd’hui. « Ce groupe reste encore aujourd’hui une des plus importantes positions de mon fonds ».


    2. Il faut acheter le futur et vendre le passé. « C’est la raison pour laquelle nous sommes sortis de la Chine en juillet 2021 et que nous sommes entrés sur l’Amérique latine en 2022, en nous positionnant sur trois banques et Mercadolibre ».


    3. Faites confiance à votre intuition et pas à des modèles car la vie n’est pas linéaire. « Il faut privilégier une exposition sur des mégatendances évolutives et non linéaires qui vont soutenir les perspectives d’une entreprise sur le long terme. Depuis 2017, Microsoft est redevenu une des principales positions dans notre fonds, car ce groupe est aujourd’hui au centre de plusieurs grandes tendances (cloud, intelligence artificielle, etc.) ».


    4. Il vaut mieux avoir plus ou moins raison que d’avoir fortement tort. « Il est important d’éviter une paralysie dans ses décisions d’investissement et d’avancer même si vous n’avez pas toutes les informations à votre disposition. Si vous anticipez une récession, rendez votre portefeuille plus défensif ».


    5. Ayez confiance dans vos décisions, et vos meilleures idées doivent toujours être les plus pondérées. « Et si vous n’êtes pas sûr de votre jugement, la décision n’est probablement pas la bonne ». David Ross pointe à ce titre qu’un grand nombre des principales positions ( Visa , Mastercard , Thermo Fischer, Femsa ) ont figuré dans son fonds depuis plus de cinq ans. « En cas de doute, restez mesuré et tenter de limiter vos positions à environ 2% pour ne pas perdre trop si vous vous trompez ».


    6. Et si vous avez besoin de vendre pour avoir des liquidités, ne vendez pas vos meilleures idées. « Les dix principales positions du fonds que je gère avec mon équipe pèsent plus de 60% des actifs sous gestion à ce jour ». Dans le même ordre d’idée, David Ross estime que les liquidités devraient être inférieures à 3% des encours, ou supérieures à 15%. « Entre les deux, ce serait insuffisant pour aider la performance dans un marché baissier, mais vrai semblablement suffisant pour nuire à la performance dans un marché haussier ».


    7. Admettez vos erreurs et n’ayez pas peur de changer d’avis. « Il est inévitable de commettre des erreurs dans ce métier, et il est selon moi, souvent dangereux de vouloir avoir raison à tout prix sur les marchés boursiers. Et si vous avez toujours raison, ce que vous ne prenez sans doute pas suffisamment de risques ».


    8. Si une action s’effondre, faites quelque chose. « Vous êtes rémunéré pour prendre des décisions, pas pour espérer un rebond. Le plus grand regret d’un gestionnaire n’est généralement pas ce qu’il a acheté, mais ce qu’il n’a pas vendu. Et si vous croyez vraiment dans un titre, profitez de la baisse pour augmenter votre position».


    9. Soyez audacieux lorsque tout le monde panique, car la peur est l’ennemi d’un investissement réussi. « En mars 2020, j’ai attendu jusqu’à ce que les gouvernements commencent à prendre des décisions sous l’emprise de la panique avant de reprendre du risque sur les marchés ».


    10. Restez fidèle à votre discipline d’investissement, même si cela implique que vous manquiez quelques opportunités. Il recommande de prêter une attention plus particulièrement à la génération de flux de trésorerie, et d’éviter les entreprises en forte croissance qui ne dégagent pas de bénéfices.


    11. Les prévisions macroéconomiques n’ont aucune utilité pour les investisseurs. David Ross souligne que les marchés ont souvent six mois d’avance sur l’évolution de la conjoncture économique.


    12. Ce que le PDG ou le directeur financier ne disent pas est souvent plus important que ce qu'ils disent. « Les analystes boursiers prennent souvent pour argent comptant le discours des dirigeants ». David Ross souligne notamment que les systèmes de rémunération en actions ne permettent pas totalement un alignement d’intérêts entre dirigeants et investisseurs.


    13. Il est facile d’avoir l’air intelligent lorsque les marchés sont en hausse. « Lors de chaque marché haussier, des gourous font leur apparition alors qu’ils ont juste été chanceux d’être là au bon moment ».


    14. Se concentrer sur un portefeuille très concentré. « En conservant un portefeuille très concentré, je me concentre sur mes meilleures idées, et suis ainsi mieux informé des risques et du rendement potentiel de chaque investissement. A titre personnel, j'estime le nombre idéal de valeurs en portefeuille à une trentaine, car je ne peux analyser et évaluer parfaitement 50 ou100 dossiers. »